Origine et histoire de l'Église Saint-Saturnin
L'église Saint-Saturnin, édifice principal du centre-ville de Cusset (Allier), a été édifiée entre 1857 et 1867 sur l'emplacement d'une ancienne église romane remaniée au cours du gothique. En 1857 la municipalité jugea l'ancienne église délabrée et trop exiguë et confia les plans à l'architecte parisien Jean-Baptiste Lassus, qui s'inspira du gothique du XIIIe siècle ; après son décès, Hugues Batilliat reprit la direction des travaux de 1861 à 1867. Construite en pierre calcaire locale, elle adopte un plan basilical : une nef de six travées, deux bas-côtés, un transept non saillant et un chœur avec déambulatoire et chapelles rayonnantes. Le clocher carré, surmonté d'une flèche, est adossé au transept Ouest ; sa construction a reçu un financement de Napoléon III, qui fréquentait la station thermale voisine et visita Cusset en 1861 ou 1862. L'orientation de l'édifice vers le nord résulte de la densité du tissu urbain au moment de la construction. À l'intérieur, les voûtes d'ogives élevées retombent sur de massives colonnes circulaires ornées de chapiteaux au décor varié, tandis que les culots de retombée des arcs s'inspirent des croquis de Villard de Honnecourt. Les parties hautes de la nef sont percées d'oculus à remplage en rosace et les bas-côtés s'éclairent par des baies en arc brisé. Des tympans sculptés, extérieurs et intérieurs, représentent notamment la bénédiction d'une cloche par saint Saturnin et le roi David jouant de la harpe. Les vitraux, réalisés par Émile Thibaud, offrent une iconographie diversifiée. Le mobilier fixe comprend des éléments néo-gothiques en bois ciré, tels que la chaire, les confessionnaux, le meuble de sacristie et l'escalier suspendu menant à la tribune. La première messe eut lieu le 15 août 1867 et l'église fut consacrée le 16 mai 1868 par l'évêque de Moulins, monseigneur de Dreux-Brézé. L'ensemble de l'édifice, ainsi que ses autels, sa chaire et les autres éléments fixes, a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 26 février 2013.
