Origine et histoire
L'église Saint-Sauveur, située au Rozier en Lozère, est mentionnée à partir de 1146. Elle paraît avoir été édifiée entre 1063 et 1146 par les moines d'Aniane et s'inscrivait dans l'ensemble conventuel d'un prieuré dont les bâtiments attenants subsistent encore. Le monastère Saint-Sauveur du Rozier, de tradition bénédictine, a été fondé en 1075 par l'évêque de Mende Aldebert Ier de Peyre dans le village d'Entraygues ; le village prit ensuite le nom de Rosier, devenu Rozier à la Révolution, en référence aux roses plantées par les moines. L'évêque avait placé la fondation sous la protection des bénédictins d'Aniane ; des seigneurs locaux, notamment Dédoat de Canillac par l'intermédiaire de Pons II de Canillac, abbé d'Aniane, ainsi que les seigneurs de Mostuéjouls, lui ont concédé des possessions et l'église conventuelle. Il ne reste aujourd'hui du monastère que l'église, devenue église paroissiale et inscrite au titre des Monuments historiques en 1960 ; elle fait désormais partie de la paroisse Saint-Frézal du diocèse de Mende. L'édifice repose sur un plan à trois nefs, avec un chevet très allongé de caractère monastique composé d'un sanctuaire polygonal et d'absidioles. L'abside et les absidioles sont ornées d'arcatures ; le chevet présente cinq pans décorés intérieurement d'arcatures portées par des colonnettes. La nef centrale se termine à l'est par des absidioles hémicylindriques voûtées en cul-de-four, et le sanctuaire polygonal est relié à la nef par un court rappel de chœur. Du côté nord, la première travée du collatéral conserve les traces d'une grande porte en arc brisé, et deux massifs de maçonnerie séparent le sanctuaire des absidioles. Le clocher, accolé extérieurement à l'édifice, se situe à l'ouest du mur du fond, contre l'angle nord ; une chapelle y a été fondée au début du XVIe siècle. Des références et portails en ligne — portant sur le monachisme, la Lozère et le Gévaudan, l'architecture chrétienne et les monuments historiques — complètent la documentation sur ce lieu.