Église Saint-Sauveur de Caen dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Renaissance et néo-Renaissance Architecture gothique flamboyant

Église Saint-Sauveur de Caen

  • Rue Saint-Pierre
  • 14000 Caen
Église Saint-Sauveur de Caen
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Crédit photo : DennisPeeters (talk) - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Eglise Notre-Dame-de-Froide-rue (ancienne) ou Saint-Sauveur : classement par liste de 1889

Origine et histoire de l'Église Saint-Sauveur

L'ancienne église Notre-Dame-de-Froide-Rue, aujourd'hui dédiée au Saint-Sauveur, est un lieu de culte catholique situé dans le centre ancien de Caen et classé au titre des monuments historiques depuis 1889. Les circonstances de sa fondation sont mal connues : la tradition attribue la création de la paroisse à saint Regnobert au VIIe siècle, attribution toutefois attestée seulement à partir du XVIe siècle. Une tradition rapporte aussi que, lors d'un passage à Caen, saint Ouen aurait déposé dans l'église les reliques de saint Marcouf, événement évoqué par des inscriptions gravées dans une chapelle ; une autre tradition tardive associe directement saint Marcouf à l'édifice. Il ne subsiste aucune trace de l'éventuel édifice roman primitif. La première mention certaine remonte à une bulle papale de 1152-1153 confirmant des biens de la cathédrale de Bayeux.

L'église actuelle s'est construite en trois campagnes principales : la tour-clocher et la nef orientale dédiée à saint Eustache datent du XIVe siècle, puis au XVe siècle l'édifice a été transformé en église-halle par l'adjonction d'une seconde nef occidentale prolongée par une abside à trois pans et percée de baies en arc brisé, opération pour laquelle un grand arc ogival a été percé et la base de la tour réaménagée pour l'intégrer à l'intérieur. Le portail donnant sur la rue Froide et sa porte en bois ciselé datent également du XVe siècle. Probablement fragilisée par la percée de l'arche, l'abside orientale a été reconstruite au XVIe siècle dans un style de transition marqué par des soubassements et des ouvertures en plein cintre, rénovation achevée en 1546. La surface au sol de l'église, presbytère compris, est aujourd'hui d'environ 875 m2.

Sur le plan ecclésiastique, l'église a été érigée en prébende de la cathédrale de Bayeux en 1153, conférant au chanoine de Notre-Dame divers droits de patronage. En 1323, le roi autorisa les paroissiens à disposer d'un lieu d'inhumation propre ; des maisons voisines furent acquises et transformées en cimetière, agrandi en 1393, puis transféré vers le cimetière des Quatre-Nations en 1784-1785 à la suite d'une décision de justice et d'ordonnances visant au déplacement des cimetières urbains. Jusqu'à la Révolution, l'eau bénite était consacrée annuellement lors de la fête de l'Épiphanie, pratique qui avait pourtant été proscrite par le concile de Rouen de 1072. Un séisme en 1775 provoqua des chutes de pierres et blessa deux personnes. L'ordonnance royale de 1791 réorganisa les paroisses caennaises en transférant le titre de Saint-Sauveur-du-Marché à Notre-Dame-de-Froide-Rue, qui prit le nom de Saint-Sauveur ; le culte, interrompu un temps, fut rétabli en 1802. Après des contrôles des façades, un périmètre de sécurité a été mis en place autour de l'édifice à partir du 24 avril 2024 et l'église a été fermée au public.

L'ensemble de l'édifice présente une architecture où se lisent les phases gothique et renaissance, et les façades s'ouvrent principalement sur la rue Froide et la rue Saint-Pierre ; des maisons bordaient autrefois deux côtés de l'église, mais les bombardements de 1944 détruisirent les constructions qui cachaient la nef Saint-Eustache, et la reconstruction a ménagé la perspective ouverte aujourd'hui sur la place Pierre-Bouchard. Les deux nefs parallèles, bordées de chapelles et couvertes de voûtes en bois, évoquent le savoir-faire des charpentiers de marine attribué traditionnellement à l'époque de Guillaume le Conquérant. Jusqu'en 1944, l'accès principal se faisait par la rue Froide.

La nef orientale, la plus ancienne, conserve la tour-clocher implantée au milieu de son côté ; dans la troisième chapelle subsistent des vestiges très abîmés d'une fresque du XVIe siècle représentant saint Ambroise et saint Augustin. Après la sacristie se trouve une chapelle dédiée à la Vierge ; dans la sixième travée se voient les restes d'un petit monument funéraire surmonté d'une tête de mort. L'abside dite de Saint-Eustache, reconstruite dans le style de la Renaissance et achevée en 1546, est parfois attribuée à Hector Sohier ; elle est percée de trois hautes fenêtres en plein cintre ornées de vitraux sur la vie de la Vierge et encadrées par les statues de quatre anges difficilement perceptibles.

La nef occidentale, donnant sur la rue Froide, a été ajoutée au XVe siècle pour recevoir le maître-autel et son tabernacle installé en 1875 ; la percée du grand arc d'environ 16 mètres qui relie les nefs explique sans doute la reconstruction de l'abside orientale au siècle suivant. Sous les trois hautes fenêtres gothiques de cette nef se trouvent trois petites fenêtres finement ciselées et des vitraux consacrés à la vie du Christ, flanqués des statues des quatre Évangélistes. Un grand crucifix, autrefois polychrome, proviendrait du couvent des Carmes. Le clocher a été évidé dans ses parties basses pour dégager l'espace intérieur, et sous lui un groupe sculpté représente l'éducation de la Vierge par sainte Anne.

La décoration mobile est réduite : on relève trois tableaux — une Pentecôte près de la sacristie, une Transfiguration sous le clocher et une Fuite en Égypte au-dessus des fonts baptismaux — ainsi que trois cloches refondues et muettes déposées à l'intérieur en attente d'une réaffectation à l'église Saint-Jean. À l'extérieur, du côté de la rue Froide, un escalier à destination incertaine intrigue les historiens ; diverses hypothèses ont été émises, dont celle d'Henri Prentout suggérant un usage lié à une monstrance pour une relique appelée « le Verdun », proposition qui n'a toutefois jamais été confirmée. Les vitraux contemporains ont été réalisés par Max Ingrand, et la tour du XIVe siècle se termine par une pyramide percée de trèfles et de rosaces.

Liens externes