Origine et histoire de l'Église Saint-Sauveur
L'église Saint-Sauveur, paroissiale du Faou (Finistère), se dresse dans l'ancien enclos paroissial dont subsiste la porte monumentale. Fondée par les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, elle a été remaniée aux XVIe et XVIIe siècles. L'édifice se compose d'une nef courte, d'un large transept double et d'un chevet qui, initialement plat et achevé au milieu du XVIe siècle (inscription 1544), a été transformé au XVIIe siècle en chevet à pans multiples de style Beaumanoir. Le porche méridional porte les inscriptions 1593 et 1613 et a été édifié entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. La masse occidentale, la tour et le clocher, ajourés et élancés, sont surmontés d'un dôme à lanternon et portent plusieurs dates des années 1629 à 1640 ; ces parties ont été construites au cours du XVIIe siècle avec remploi d'une porte du milieu du XVIe siècle. Des sablières et des blochets contemporains du chevet sont conservés dans l'angle sud-ouest du transept. Au XVIIe siècle, la sacristie nord a été ajoutée et des baies du chœur et du transept ont été obturées lors de la mise en place de retables et de lambris ; on observe aussi les vestiges d'un arc monumental élevé à la fin du même siècle. Le transept a été doublé, semble-t-il, au XVIIIe siècle, réutilisant des éléments du milieu du XVIe siècle. La sacristie sud actuelle a été reconstruite en 1877 sur l'emplacement d'une sacristie plus ancienne. Le cimetière a été transféré en 1866 ; une ancienne croix datée de 1526 a été déplacée dans le cimetière actuel. L'ossuaire, qui datait de 1603, a été démantelé lors de l'élargissement de la route. L'appareil et les sculptures montrent l'emploi de la pierre jaune de Logonna, aux veinures brunes sur fond ocre, et de la pierre sombre de Kersanton. L'intérieur conserve des éléments du XVIIe siècle, notamment le maître-autel, deux confessionnaux et les fonts baptismaux ; la cuve baptismale, richement sculptée et ornée de serpents, est signalée comme unique en Bretagne. De nombreuses statues ornent l'église — Notre-Dame de Pitié, deux Vierges-Mères, saint Herbot, saint Yves, saint Éloi, sainte Barbe, entre autres — et le porche méridional a conservé ses statues en bois des douze apôtres. Une litre funéraire peinte, figurant les armoiries de Nicolas Magon de la Gervaisis et couvrant les murs de la nef, était encore en place au début du XXe siècle. Les vitraux ont été perdus, y compris ceux posés dans les années 1930 par les peintres-verriers Saluden de Landerneau ; l'un d'eux représentait saint Jaoua évangélisant le pays du Faou. Parmi les objets remarquables figure un calice en argent repoussé et ciselé portant l'inscription « pour Sct Sauveur du Faou, 1648 » ; la fausse coupe, entièrement dorée, est un ajout postérieur exécuté par l'orfèvre parisien Capello-Morel au XIXe siècle. Le monument aux morts a été érigé vers 1920. Le site a été classé le 9 juillet 1927 et l'église inscrite au titre des monuments historiques en 1932.