Origine et histoire
Une lettre royale de Philippe le Bel de 1290 établit que la localité dépendait de la communauté de Cordes et que l'église relevait du chapitre cathédral d'Albi. Une première église est mentionnée dans le "codicille de Garcinde", comtesse de Toulouse, qui la léguait aux abbayes de Castres et de Saint-Pons ; elle pourrait correspondre à la chapelle castrale et porte la trace de plusieurs campagnes de travaux. L'édifice actuel présente une nef unique de trois travées, prolongée à l'est par un grand sanctuaire rectangulaire et bordée de quatre chapelles ; un grand clocher, en partie ancien, est placé au-dessus de la première chapelle nord. L'église conserve de nombreux vestiges romans, dont trois chapiteaux historiés, ainsi que une grande partie des maçonneries en partie basse. Le style des chapiteaux et les bases griffues de certaines colonnes sont caractéristiques de la production romane albigeoise de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle ; Victor Allège a même envisagé qu'ils soient postérieurs au XIIIe siècle. L'édifice était vraisemblablement voûté dès cette période, et la sculpture fruste des culots soutenant les nervures de la nef ne permet pas d'envisager une datation plus ancienne. Le portail occidental, de style XIVe siècle et richement sculpté, témoigne d'une campagne de travaux au XIVe siècle. Les voûtes du chœur, de style flamboyant (XVIe siècle), traduisent une transformation importante du chœur roman. Un placard aménagé dans l'épaisseur du mur sud du chœur confirme une reprise à la fin du Moyen Âge ou au début de la Renaissance, et le contrefort d'angle sud-est témoigne d'une reprise en sous-œuvre du chœur, initialement éclairé par une lancette. La maçonnerie irrégulière des parties hautes atteste une surélévation à l'époque gothique pour le chœur, et peut-être plus tard pour la nef. L'église a connu d'importantes transformations dans le dernier quart du XIXe siècle : en 1874 le clocher, jadis couvert d'une toiture à quatre pentes, est surélevé par la flèche actuelle ; en 1877 la fenêtre de la sacristie est agrandie ; en 1881, lors de la translation du cimetière, le portail est déplacé de l'élévation nord à l'élévation occidentale. L'intérieur a été doté de peintures monumentales en 1864 et la baie axiale a reçu un vitrail en 1899 ; en 1893 l'artisan Fiolles a réparé ou percé la baie supérieure sud de la première travée. Les toitures semblent avoir été restaurées récemment.