Origine et histoire de l'Église Saint-Savinie-le-Jeune
L'église Saint-Savinien-le-Jeune est située à Sens, dans l'Yonne en Bourgogne, et est dédiée à saint Savinien. L'édifice, anciennement chapelle du couvent des Pénitents, se distingue extérieurement par une grande sobriété et, à l'intérieur, par un grand retable maçonné formé d'une arche monumentale portée par quatre colonnes et surmontée d'un bas-relief représentant Dieu le Père entouré de deux anges au‑dessus de blasons. La construction initiale remonte à 1618 ; la chapelle fut érigée grâce au premier don de Monseigneur Jean du Perron et prit alors le nom de Notre‑Dame‑du‑Bon‑Secours. Les pénitents s'y sont installés par la suite et, en 1682, ils furent impliqués dans un procès contre les bénédictins qui s'opposaient à leur expansion. Pendant la Révolution, les terrains voisins furent morcelés en 1789 et l'édifice servit un temps de hangar à foin. Une importante restauration a été menée entre 1807 et 1826 ; la chapelle a été réhabilitée en 1822, rendue au culte et érigée en église paroissiale en 1826, puis agrandie et rénovée en 1893. L'édifice est inscrit sur la liste des monuments historiques depuis 2014. Fermée au public pour raisons de sécurité de 2010 à 2017, l'église a nécessité des travaux en urgence en raison de la dégradation de la charpente : l'affaissement de la toiture menaçait la stabilité du bâtiment, les entraits étaient soutenus par des « chandelles » et la charpente exerçait une poussée sur les murs, certains éléments de corniche ont dû être déposés. Une association s'est mobilisée pour le sauvetage et les travaux de conservation ont visé à empêcher une détérioration plus importante plutôt qu'une remise en état complète. Les opérations de consolidation ont consisté à poser des tirants, renforcer entraits et chevrons par moisage, reprendre des assemblages, doubler les sablières extérieures, remanier le chéneau, et remplacer la couverture ainsi que les égouts de la nef. L'église conserve des œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles — tableaux et statuaire, dont la plupart sont classés — et son décor sculpté est remarquable par la représentation, rare, du visage de Dieu le Père plutôt que celui du Christ. Depuis sa réouverture, elle accueille des offices dominicaux, des mariages et des obsèques.