Origine et histoire de l'Église Saint-Sernin
L'église Saint-Saturnin, également appelée Saint-Sernin, se situe à Brassempouy dans les Landes et est classée monument historique par arrêté du 3 janvier 1939. Fondée au début du XIIe siècle, elle conserve des éléments romans : le chevet en moyen appareil, le mur occidental et une partie du mur sud de la nef, ainsi que les vestiges d'une porte romane. Au XIIIe siècle est édifiée une tour-porche massive qui comporte, dans l'embrasure des fenêtres à chaque étage, des bancs pouvant avoir servi à maintenir une petite garnison en cas d'alerte. Les parties hautes de cette tour (garde-corps, flèche) sont remaniées à la fin du XVe siècle. Diverses campagnes d'agrandissement suivent : au début du XVe siècle est bâtie au sud de la nef une chapelle accessible depuis l'extérieur dont la porte est aujourd'hui murée; au nord, une première chapelle, construite au XVe siècle vers le milieu de la nef, fut plus tard transformée en sépulture des barons de Capdeville, seigneurs de Brassempouy, laissant des traces d'une litre sur les murs. Au XVIIe siècle on ajoute au nord-est une seconde chapelle communiquant avec le chœur, probablement installée sur l'emplacement d'une chapelle romane antérieure, et l'on allonge alors la chapelle des Capdeville jusqu'à l'extrémité de la nef, adjonction supprimée au XXe siècle. Au début du XVIe siècle, le chœur et la nef sont surhaussés en moellon, et l'édifice reçoit en 1535, comme l'indique la date portée sur une clef de voûte de la première travée de la nef, un voûtement d'ogives complexe décoré de clés sculptées; l'église conserve également des voûtes à liernes et tiercerons du XVIe siècle appuyées sur les restes des murs romans. Parmi les clefs de voûte, l'une représente un ange aux ailes repliées et présente la particularité d'être pendante. Après ces campagnes, l'édifice ne subit que des remaniements mineurs, notamment la restauration des parties hautes du clocher dans la seconde moitié du XIXe siècle; l'extérieur a été restauré dans les années 1990 et l'intérieur a bénéficié d'une réfection complète des peintures murales en 2006. L'église abrite un autel en marbre blanc figurant le Christ entouré des quatre évangélistes, offert à la paroisse au début du XXe siècle, et l'on peut encore deviner la porte des cagots au niveau de la tribune. Elle conserve enfin deux statues en bois du XVIIe siècle, saint Paul et un évêque, classées aux monuments historiques par arrêté du 18 septembre 2001.