Origine et histoire de l'Église Saint-Simon-Saint-Jude
L'église Saint‑Simon‑et‑Saint‑Jude est un édifice catholique de style néoclassique situé à Metz, dans le quartier des Îles (ancien quartier Fort‑Moselle). Construite en 1735 et achevée en 1740, elle porte le double patronage des apôtres Simon et Jude, fêtés liturgiquement le 28 octobre. Elle est contemporaine du quartier du Fort‑Moselle et en constitue le cœur. Dès 1735, le maréchal de Belle‑Isle envisagea d'édifier une église dans la Ville‑Neuve, sur la double couronne du fort réalisée par Cormontaigne. En juin 1735, les chanoines réguliers de l'abbaye de Saint‑Pierremont, disciples de saint Pierre Fourier, obtinrent de Louis XV un terrain entre le pont des Morts et la porte de France pour y édifier un hospice refuge. Le 25 octobre, la chapelle de l'hospice, située au milieu des bâtiments militaires de la place de France, fut assignée comme église paroissiale pour la Ville‑Neuve du Fort‑Moselle et plusieurs localités alentour (Devant‑Les‑Ponts, Le Ban‑Saint‑Martin, la maison de la Planche, la Grande‑Tape et Ladonchamps, annexe du village de Woippy). Sur l'actuelle place de France, Claude de Saint‑Simon posa la première pierre et dédia l'édifice à saint Simon. L'église fut achevée en 1740. Pour des raisons stratégiques, elle ne possède pas de clocher afin qu'un ennemi ne puisse viser le fort en prenant l'église pour repère. En 1755, Stanislas Leszczynski y attribua une manse pour la fondation d'un collège d'enseignement. En 1778, la dépouille de François‑Michel Durand de Distroff, parlementaire et diplomate, y fut inhumée. Laïcisée en 1790, Saint‑Simon‑Saint‑Jude devint propriété nationale, inscription encore lisible au fronton ; elle fut conservée en 1791 comme oratoire de la paroisse. En 1921, Jean‑Baptiste Pelt confia la responsabilité de la paroisse à la Congrégation de la Mission, dite des Lazaristes. L'année suivante fut lancé le pèlerinage à saint Jude, invoqué pour les causes difficiles ; chaque dernier mercredi du mois il attire de nombreux fidèles. L'église, les façades et toitures des bâtiments adjacents (4 à 9 place de France) ainsi que le sol de la place de France sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 6 décembre 1989. L'édifice présente une façade orientée vers la place, une nef et un chœur, des vitraux et des ex‑votos ; il est visible depuis les rues Georges‑Aimé et Rochambeau.