Origine et histoire de l'Église Saint-Sulpice
L'église Saint-Sulpice, partiellement romane, se situe à Chémery-sur-Bar, dans les Ardennes. Elle repose sur un plan basilical traditionnel de la région, la nef étant couverte par une charpente et bordée de murs épais percés de piles carrées et de larges arcades en plein cintre. La nef, plafonnée, est flanquée de bas-côtés voûtés en croisées d'ogives. Devant la nef s'élève une tour-porche carrée, munie au sud d'un petit portail de style roman. Un transept spacieux de deux travées, de facture gothique, prolonge l'édifice et ouvre sur un chœur de plan carré ; transept et chœur sont surélevés par rapport à la nef. L'intérieur conserve une Vierge à l'Enfant du XVe siècle, des fonts baptismaux romans en pierre de Meuse ornés de deux têtes saillantes, ainsi que plusieurs dalles funéraires principalement du XVIIe siècle. L'église occupe une légère élévation le long du chemin de l'église, avec le cimetière attenant au village. La nef date du XIIe siècle, tandis que le transept et le chœur ont été reconstruits au XVIe siècle. À partir du XIIIe siècle, la paroisse passa sous la seigneurie des Coucy. Le texte mentionne Jacques Ier de Coucy, qui servit François Ier et fut décapité en 1549, puis réhabilité par un décret d'Henri II ; son fils Jacques II et ses filles Guillemette et Louise firent d'un château alors existant à Chémery, détruit en 1650, un lieu de séjour. Plusieurs membres de la famille de Coucy reposent en l'église ; leurs corps se trouvent souvent à Vervins ou à Solre-le-Château tandis que leur cœur a été déposé à Chémery. Au bas des marches du transept se remarque la pierre tombale du capitaine du château, qui servit sous Jacques II puis sous Guillemette de Coucy et mourut en 1619. Plusieurs dalles funéraires, dont celle de Guillemette, sont aujourd'hui recouvertes par les stalles ; face au chœur on observe six pierres tombales, parmi lesquelles figure celle de Louise de Coucy, morte en 1591. Lors de la Révolution de 1789, l'église a reçu une partie du mobilier de la Chartreuse du Mont-Dieu — stalles, boiseries et maître-autel — à la suite de l'expulsion des moines et de la vente du monastère comme bien national. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1920.