Église Saint-Sulpice de Daubèze en Gironde

Patrimoine classé Clocher-mur Eglise Eglise romane

Église Saint-Sulpice de Daubèze

  • 7 Le Bourg
  • 33540 Daubèze
Église Saint-Sulpice de Daubèze
Église Saint-Sulpice de Daubèze
Église Saint-Sulpice de Daubèze
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Église Saint-Sulpice de Daubèze
Église Saint-Sulpice de Daubèze
Crédit photo : Henry Salomé - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise : inscription par arrêté du 21 décembre 1925

Origine et histoire de l'Église Saint-Sulpice

L'église Saint-Sulpice de Daubèze, en Gironde (région Nouvelle-Aquitaine), était à l'origine dédiée à saint Sulpice et se trouve aujourd'hui sous l'égide de Notre‑Dame. Située au cœur du village le long de la route départementale D123, elle s'organise autour d'une nef unique lambrissée, d'un transept voûté d'ogives et d'une petite abside en cul-de-four, avec une sacristie au nord de l'abside. Datant du XIIe siècle, l'édifice a fait l'objet de remaniements successifs ; il fut incendié pendant la Révolution puis restauré, si bien que l'architecture romane originelle est désormais presque disparue. Le clocher‑mur aux pans incurvés a été ajouté au XVIIIe siècle. Le portail, percé dans le mur nord à une date indéterminée, présente un aspect hétéroclite : il a été composé à partir de chapiteaux romans et de colonnes gothiques dont les fûts ont été remplacés au XXe siècle par des fûts simples. Des fouilles ont mis au jour des fragments de sculptures et des modillons figurés attestant d'un décor roman autrefois riche. L'édifice est inscrit dans son ensemble au titre des monuments historiques par arrêté du 21 novembre 1925.

À l'intérieur, on ne trouve qu'un seul chapiteau figuré représentant deux oiseaux becquetant un fruit. À l'extérieur, le portail réunit le programme iconographique : trois voussures fortement ébrasées, quatre chapiteaux historiés et un tympan nu ; le linteau portait autrefois un chrisme aujourd'hui presque disparu. Les quatre chapiteaux, d'origine romane, illustrent respectivement l'appel des premiers disciples, l'adoration des mages, la tentation d'Adam et Ève et Daniel dans la fosse aux lions ; les deux premiers datent de la fin du XIe siècle et les deux derniers du premier tiers du XIIe siècle.

Le chapiteau de l'appel des premiers disciples montre une embarcation à fond plat où deux hommes, debout, tirent un filet plein de poissons ; leurs têtes ont disparu, mais l'un portait un nimbe important, sans doute Simon‑Pierre. Sur l'autre face, un personnage auréolé et en habits somptueux, identifié à Jésus, se tient debout et interpelle les pêcheurs d'un geste. La corbeille de la tentation d'Adam et Ève est très dégradée et partiellement remployée : on distingue un buste masculin nu levant la main vers la gorge, un masque de diable au‑dessus et, derrière, une liane entrelacée ; Ève, au centre, a été martelée et il subsiste seulement quelques orteils ; la face cachée représente l'arbre de vie et un serpent. Le tailloir de ce chapiteau porte une scène où un homme et une femme, couchés tête‑bêche, semblent être en voie d'être avalés par une gueule monstrueuse, la femme vêtue d'une robe courte et un serpent lové au‑dessus de sa tête, évoquant la chute de l'humanité.

Le chapiteau de l'adoration des mages est presque ruiné ; l'on aperçoit cependant, dans un angle, une personne assise portant un enfant, tandis que trois personnages semblent s'avancer en attitude de déférence, forme archaïque attribuée au XIe siècle. Le chapiteau représentant Daniel illustre la première histoire biblique où il est jeté dans la fosse aux lions : Daniel, debout de face et drapé d'une tunique à plis, est encadré par deux lions aux têtes disparues mais aux queues rentrées, symbole de soumission.

L'ensemble des sculptures du portail propose une cohérence morale claire : la désobéissance d'Adam et Ève contraste avec la soumission des premiers disciples, les conséquences de la chute sont opposées à la venue du Rédempteur présentée aux mages, et la figure de Daniel affirme que la foi protège l'homme. Le dessin de Léo Drouyn de 1878 témoigne du désordre des colonnes soutenant les chapiteaux et du remploi ancien de certains fûts, rappelant l'histoire complexe des transformations de l'édifice.

Liens externes