Origine et histoire de l'Église Saint-Sulpice de Lafosse
L'église Saint-Sulpice de Lafosse, édifice roman en pierre calcaire, se trouve à Lafosse sur la commune de Pugnac, en Gironde ; elle a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 21 novembre 1925 et classée le 3 mars 2009. Le plan primitif du XIIe siècle est simple : une nef unique précédant un chœur composé d'une travée barlongue couverte d'une coupole ovoïde et d'une abside voûtée en cul-de-four. Deux chapelles formant transept ont été ajoutées à l'époque moderne, la chapelle nord datée de 1721. Un clocher de plan carré s'élève au-dessus de la coupole ; ses éléments sculptés sont caractéristiques d'une construction de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. Les archivoltes conservent des motifs géométriques variés et la façade occidentale romane, à pignon, a été remaniée au XIIIe siècle. Au XIXe siècle, des transformations ont modifié l'entrée et les abords : Durand a fait édifier un porche devant la façade occidentale et on a ajouté une chapelle des fonts baptismaux, une tourelle polygonale pour accéder au clocher et une sacristie au sud. La nef, d'aspect archaïque et conçue pour rester non voûtée, est couverte d'une charpente en carène longtemps datée des XVe–XVIe siècles ; la dendrochronologie a toutefois précisé des datations distinctes, entre 1273 et 1288 pour des pièces proches du portail et entre 1467 et 1475 pour une autre partie de la charpente. Des ornements peints ont été ajoutés ultérieurement sur chevrons, poutres et voliges, la boiserie ayant probablement été lambrissée jusqu'au XIXe siècle. Le chevet, postérieur à la nef, a été conçu pour être voûté : l'abside en cul-de-four et la travée formant chœur sont reliées par des arcs ogivaux qui portent la coupole sur quatre colonnes aux chapiteaux travaillés. La transition du plan barlong au plan carré du clocher est assurée au nord et au sud par deux glacis talutés ; le dernier étage du clocher est percé de trois fenêtres à arcade sur chacune de ses faces, un élément remarquable de l'édifice. Des peintures murales, attribuées au XVe siècle et redécouvertes vers 1850, apparaissent par transparence sous le badigeon appliqué dans les années 1860. Sur la façade sud, à l'angle avec la façade occidentale et à environ 1,8 mètre du sol, subsistent les vestiges de deux cadrans canoniaux. Enfin, un chemin de croix a été installé dans la nef au début du XXe siècle.