Origine et histoire de l'Église Saint-Sylvestre de Montcalmes
L'église romane Saint-Sylvestre-des-Brousses, dite aussi Saint-Sylvestre de Montcalmès, se dresse près du village de Puéchabon, dans les garrigues de la vallée de l'Hérault en Occitanie, à l'écart des grandes voies modernes mais à quelques centaines de mètres d'un chemin de pèlerinage menant à Saint-Guilhem-le-Désert et situé sur le chemin d'Arles (Via Tolosona/Via Domitia). Datant du XIIe siècle, l'édifice offre un plan simple : une nef de trois travées terminée par une abside en cul-de-four, avec des ouvertures extérieures étroites en forme de meurtrières qui lui confèrent un aspect massif proche d'une petite forteresse. La nef était couverte par une charpente apparente, formée de deux pannes et d'une faitière soutenues par des arcs-doubleaux et des chevrons espacés. Un petit campanile roman a disparu, puis un clocher rectangulaire fut ajouté au sud de la travée orientale, sa partie sommitale ayant été reconstruite en 1761. À l'intérieur, cinq rangs de gradins s'étagent contre le mur ouest de la nef et deux le long du mur nord. L'abside, divisée en cinq panneaux par des arcs lombards et des colonnettes, présente des chapiteaux à haut tailloir ornés de motifs archaïsants, un feston d'arcatures et un cordon de dents d'engrenage sous la corniche ; la baie axiale à double ébrasement repose sur un tore et des colonnettes. Un cordon marque le départ de la voûte pour l'abside et la travée de chœur, le reste de l'édifice n'ayant pas été voûté mais prévu pour être couvert par une charpente portée par un arc diaphragme, ce qui traduit deux campagnes de construction aux moyens différents. Le portail, discret dans la travée médiane, se compose de trois voussures en plein cintre sans ornementation ; l'arc, sans impostes, part directement du sol, témoignant de la sobriété de l'ensemble. Le mur sud, sans contrefort, révèle la diminution de la taille des assises vers le sommet, contrainte liée au débitage des matériaux lors de l'édification. Des éléments de décor peint rouge et ocre jaune subsistent sur le mur du chevet, et l'ornementation géométrique se retrouve sur archivoltes et voussures ; l'édifice conserve également des colonnes et des chapiteaux stylisés. L'histoire de la paroisse est ancienne : mentionnée dès 1100 dans un acte de donation à l'abbaye d'Aniane, l'église fut occupée pendant près de six siècles par des bénédictins qui, au XVIe siècle, délaissèrent Saint-Sylvestre au profit de Saint-Pierre de Puéchabon, puis la quittèrent en 1658 après la visite de monseigneur de Bosquet, qui suscita des réparations. Confisquée comme bien national pendant la Révolution, elle appartient à la commune de Puéchabon depuis 1812 et a fait l'objet de restaurations successives ; elle est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 20 juillet 1918. L'édifice se trouve aujourd'hui au milieu d'une oliveraie, remise en état par l'association des « Vieux Oliviers de Puéchabon », et de vignobles, et le défrichement permet une vue dégagée vers le sud, jusqu'à Aniane et Saint-Jean-de-Fos. Un ancien cimetière pourrait exister sous le remblai d'accès à l'église.