Origine et histoire de l'Église Saint-Symphorien
L'église Saint-Symphorien d'Anché se situe à la limite nord du bourg, à proximité de la Vienne, ce qui expose l'édifice au risque d'inondation. Nef et chœur forment un plan rectangulaire en enfilade, le chœur étant orienté vers le sud-est en raison de la topographie. Une chapelle s'ouvre dans le mur nord du chœur ; elle est voûtée en croisée d'ogives et qualifiée de seigneuriale. Le clocher, en pierre de taille, est adossé au sud de la nef ; il repose sur un plan carré épaulé de contreforts, son beffroi s'ouvre d'une baie sur chaque face et il est coiffé d'une flèche octogonale en pierre. L'entrée est protégée par un porche couvert en charpente, vraisemblablement édifié dans le premier tiers du XIXe siècle et figurant au cadastre de 1832 ; il comporte des éléments en remploi, notamment une ancienne poutre de gloire réutilisée comme entrait. Les analyses stylistiques et les sources attribuent le portail occidental, le portail méridional et les deux premières travées de la nef à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle. La troisième travée, le chœur à chevet plat, la chapelle nord et le clocher appartiennent au XVe siècle, la flèche relevant du XVIe siècle. Une porte obstruée au mur nord de la chapelle porte la date 1574 sur son linteau et un cadran solaire daté de 1776 est gravé sur la face méridionale du clocher. Une "capella Anscherii" est mentionnée dans une charte de l'abbaye de Marmoutier au XIe siècle et, en 1180, une bulle du pape Alexandre III confirme l'église d'Anché comme propriété de l'abbaye de Cormery. D'importants travaux ont eu lieu en 1866 : la sacristie a été reconstruite et le sol de l'église a été rehaussé de 60 cm pour la protéger des inondations chroniques de la Vienne. La nef est un vaisseau unique de trois travées ; les deux premières présentent des voûtes du style gothique de l'Ouest et leurs murs sont percés de cinq enfeus, tandis que la troisième travée est couverte en croisée d'ogives. Chaque travée est éclairée par de hautes baies dont la partie basse a été murée, sauf pour l'une d'elles, et des contreforts flanquent les angles de la façade ainsi que la séparation entre les travées. Le chœur est éclairé par une vaste baie de style gothique flamboyant. Plusieurs éléments du mobilier sont classés ou inscrits au titre des monuments historiques : un haut-relief représentant un évêque, l'ensemble formé des fonts baptismaux et du bénitier, le maître-autel et son retable, plusieurs statues, plusieurs tableaux et deux autels secondaires. L'édifice, construit au XIIIe siècle et remanié aux XVe et XVIe siècles, a été inscrit aux monuments historiques en 1926.