Église Saint-Symphorien de Genouilly dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise

Église Saint-Symphorien de Genouilly

  • Les Chapeliers
  • 18310 Genouilly
Église Saint-Symphorien de Genouilly
Église Saint-Symphorien de Genouilly
Église Saint-Symphorien de Genouilly
Église Saint-Symphorien de Genouilly
Église Saint-Symphorien de Genouilly
Église Saint-Symphorien de Genouilly
Crédit photo : Marianne Casamance - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XIIe siècle, XIIIe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. B 809) : inscription par arrêté du 26 janvier 1927

Origine et histoire de l'Église Saint-Symphorien

L'église Saint-Symphorien, située route d'Anjouin à Genouilly (Cher), présente un style de transition entre l'art roman et l'ogival. Les archives sont rares et l'édifice n'apparaît nettement que dans des documents du XIIIe siècle. La nef et le chœur datent du dernier quart du XIIe siècle ; le chœur se termine par une abside extérieurement hémicycle et intérieurement polygonale. L'abside tournée vers l'est est couverte de trois voûtains rayonnants soutenus par deux arcs d'arête et éclairée par des fenêtres encadrées de chapiteaux à feuilles d'acanthe, dont l'un porte un sommier carré enveloppé de feuilles étroites. L'ouverture entre abside et chœur est formée par un doubleau bordé de deux tores ornés de macarons semi-sphériques. Le clocher-porche, une puissante tour carrée flanquée de contreforts à long glacis, a été élevé au début du XIIIe siècle ; son rez-de-chaussée forme le porche. Cette tour était autrefois ajourée de quatre baies brisées et surmontée d'un beffroi ; la flèche du beffroi a été remplacée vers 1900 par la toiture quadrangulaire actuelle. Seuls le chevet et le chœur conservent nettement les caractères romans du XIIe siècle, tandis que les ogives et certains ajouts relèvent du style gothique. Le chœur présente quatre arcades en tiers point, parfois appuyées sur des groupes de colonnes, et des chapiteaux romans sculptés d'arabesques et de rinceaux, dont l'un figure un acrobate tête en bas accompagné de deux animaux sauvages. La voûte du chœur est très bombée, suggérant une influence de l'architecture angevine ; les quatre branches d'ogives portent une large bande ornée de fleurettes à quatre pétales accompagnée de deux tores. Côté nef, quelques claveaux sont décorés de petites têtes vues de face ; la voûte en berceau de bois ancienne a été modifiée au XIXe siècle et remplacée par des voûtes en pierre recouvertes d'ogives en plâtre. Le portail primitif de la façade, avant la construction du porche, est décoré de voussures reposant sur des colonnettes aux chapiteaux à crochets. Aux XVIe siècle les seigneurs de la Maisonfort ont fait construire les deux chapelles latérales du chœur : Gabriel de la Châtre de Nançay et sa troisième épouse Jeanne Sanglier pour la chapelle sud, dont l'écusson est gravé sur la clé de voûte. Ces chapelles, à ogives de profil flamboyant, retombent sur des culs-de-lampe historiés ornés de pampres, de feuillages, d'angelots (chapelle nord) et de coquilles ou d'un oiseau fantastique (chapelle sud), puis se prolongent par des absidioles à pans coupés. Les chapelles reçurent en 1536, par la générosité de Claude Ier de La Châtre et d'Anne Robertet, cinq verrières qui ont été classées aux monuments historiques en 1892. Ces vitraux ont été restaurés au XIXe siècle puis au début du XXe siècle de manière insatisfaisante ; des travaux menés de 1975 à 1978 ont permis de les recomposer selon le modèle d'origine en ajoutant quelques panneaux contemporains. Dans la chapelle nord, le vitrail montre notamment un ange de l'Annonciation vêtu de vert aux ailes rouges jouant de la harpe, avec l'inscription "AVE MARIA", et porte les noms des saints des lancettes : saint Cosme et saint Antoine. Les autres verrières de la chapelle nord figurent sainte Anne instruisant la Vierge, sainte Marguerite avec la palme du martyre et la Vierge de l'Annonciation en oculus, ainsi que sainte Marthe foulant le dragon et un Christ portant la croix de résurrection en oculus. Le vitrail de l'abside représente saint Claude ; la partie supérieure du personnage et l'entablement datent du XVIe siècle ; dans la chapelle sud figurent saint Jean-Baptiste et sainte Suzanne. Les verrières montrent des éléments de style proches de l'atelier de Jean Lécuyer, maître verrier à Bourges au XVIe siècle. L'autel et les stalles, datés du XVIIIe siècle, proviennent de la chapelle du château de la Maisonfort sur la commune. Dans la chapelle sud se trouve un monument funéraire de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle, probablement élevé par le maréchal Claude de La Châtre de La Maisonfort pour Gabriel de la Châtre de Nançay ; le corps du maréchal y fut déposé en 1614 avant d'être transporté à Bourges. Ce cénotaphe consiste en un enfeu surmonté d'un cadre de pierre de style Renaissance, partiellement mutilé, reposant sur des pattes de lion ; consoles, rinceaux, voûte à caissons et pilastres cannelés portent des attributs guerriers. La plaque centrale a été remplacée par la plaque commémorative des morts de la Première Guerre mondiale, ce qui a modifié le caractère du monument. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 26 janvier 1927.

Liens externes