Origine et histoire de l'Église Saint-Symphorien
L'église Saint‑Symphorien de Grézac présente un plan à deux nefs. La nef nord conserve une abside du XIIe siècle jusqu'aux amorces d'un transept disparu ; le mur nord et les piliers ont été reconstruits au XVIIIe siècle. Le mur ouest, aligné sur une entrée reconstruite à la fin du XIVe siècle, forme la nef du sud. D'anciennes bases de la façade du XIIe siècle subsistent à l'angle nord.
La nef sud comprend trois parties : vers l'est une section construite au XIIIe siècle comportant deux travées, puis une partie de deux travées du XIVe siècle, enfin la travée de façade édifiée lors d'une seconde campagne à la fin du XIVe siècle. De l'abside nord du XIIe siècle subsistent des fenêtres à double ébrasement avec colonnettes et arcade décorée, des bandeaux à damier et pointes de diamant, ainsi que des chapiteaux sculptés de feuillages et d'animaux entrelacés. Les fenêtres géminées du mur est de la chapelle haute de la crypte présentent des colonnettes qui ne descendent pas jusqu'au bas des baies ; ces colonnettes disparaissent dans les baies de la première campagne de prolongement du XIVe siècle. Les voûtes ont disparu dans la partie datée du XIVe siècle et les parties hautes ont subi un début de dérasement, vraisemblablement à l'époque des guerres de Religion vers 1562.
La façade ouest s'ouvre par un portail dont les deux portes, ornées d'arcs à redents, sont encadrées par trois arcs superposés reposant sur des colonnettes. Au‑dessus, deux baies géminées portent la représentation du martyre de saint Symphorien, encadrée — au‑dessus du bandeau horizontal soutenant l'ensemble — par le Sagittaire et sa victime. Sur le contrefort nord‑ouest, le fabliau du renard et de la cigogne est présenté en deux scènes juxtaposées dans un même panneau. Sur le contrefort sud‑ouest, deux scènes sculptées rapportées dans le parement sur une pierre peuvent provenir de l'ancienne église du XIIe siècle.
La crypte est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 14 mars 1944 et l'église par arrêté du 17 août 1945.