Origine et histoire de l'Église Saint-Théleau
L'église Saint-Théleau se situe au bourg de Landaul, dans le Morbihan. Elle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 18 février 1925. À l'origine, elle serait une chapelle de cimetière du XVe siècle, agrandie au cours du XIXe siècle avec les matériaux de l'ancienne église paroissiale menacée de ruine. La démolition de l'église paroissiale en 1862 entraîna la promotion de la chapelle Notre-Dame de Bon-Secours, construite vers 1450, au rang d'église paroissiale en mai 1863. Pour donner à l'édifice la forme d'une croix, deux chapelles furent ajoutées, l'une au nord, l'autre au sud de la nef, et le transept ainsi que le chœur furent remaniés lors de ces travaux. Plusieurs plans et rapports (Fréminville, l'entrepreneur Léon, l'architecte Emile Amé) documentent ces phases de transformation ; après refus et ajournements, un projet d'Amé fut adopté et les travaux, confiés à l'entrepreneur Le Touzé, furent achevés en 1863. Des réfections concernant la voûte en plâtre et les enduits furent réalisées en 1925 par l'architecte entrepreneur Durocher.
L'édifice présente une partie homogène de la fin du XVe siècle, notamment la nef et la tour d'escalier au nord ; les bras de transept, une partie des matériaux du chœur et les sacristies nord et sud remontent à la seconde moitié du XIXe siècle. La porte ouest, qui était à l'origine jumelée, a été modifiée : le trumeau central a été supprimé et l'ouverture réunie sous un arc surbaissé, tandis que la porte sud a été bouchée à une date inconnue. La porte sud, de style homogène avec l'ensemble, montre un arc en plein cintre à colonnettes décorées d'oves et de bâtons brisés, ce qui a conduit à reconnaître une origine romane pour l'édifice, bien qu'il ait été fortement remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le vaisseau unique primitif se terminait par un chevet à trois pans qui aurait été reconstruit en 1665 et renfermait l'enfeu des seigneurs de Kerambourg (Luco).
Au sud, un porche porte la date de 1804 et le bras de transept sud, parfois appelé chapelle Saint-Yves, était séparé de la nef par deux arcades à cintre brisé portées par une courte colonne et des chapiteaux à tailloirs simples, que Fréminville attribue au XIVe siècle et rapproche de la chapelle de Locmaria à Landévant. Au nord, la sacristie est complétée par un ossuaire. Les façades portent de nombreux blasons ; plusieurs inscriptions et un blason au-dessus de la porte sud sont aujourd'hui illisibles, tandis que le blason replacé au sommet du chevet montre des armes alliées identifiables, mi-parti aux hermines de Bretagne.
Le portail occidental, malgré des transformations, conserve des baies en anse de panier dont les voussures sont ornées de rinceaux de feuillage, et le clocher carré s'élève sur le pignon nord.