Origine et histoire de l'Église Saint-Thibault
L'église Saint-Thibaut de Clefmont, située dans la commune de Clefmont en Haute-Marne, se trouve à 33 km à l'est de Chaumont et est classée monument historique par arrêté du 10 février 1913. À l'origine, elle dépendait d'un prieuré rattaché à l'abbaye de Luxeuil, probablement fondé au début du XIe siècle. Elle a été rebâtie dans la seconde moitié du XIe siècle par le seigneur Simon Ier, au pied de son château, et placée sous le patronage de saint Thibaut. Peu après, Simon Ier conclut avec l'évêque de Langres, Robert de Bourgogne, le transfert de l'église et du prieuré à l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon, donation confirmée par une charte de 1092. L'abbaye de Luxeuil contesta cependant ce transfert et, à l'issue d'un long procès achevé en 1129, Vignory fut attribué à Saint-Bénigne tandis que Clefmont retourna à Luxeuil. De style roman, l'édifice présente une nef et une façade datées du XIIe siècle; le vaisseau central, initialement probablement charpenté, reçut des voûtes appuyées sur des piliers à la fin du XIe siècle. Au cours du XIIe siècle, des voûtes d'ogives furent montées sur les trois premières travées de la nef, et les deux dernières travées reçurent ces voûtes au XIIIe siècle. La tour du clocher, située à l'origine sur le chœur, fut frappée par la foudre en 1747, démolie puis reconstruite au-dessus du portail d'entrée; elle fut à nouveau démolie en 1760 et rétablie sur un nouveau chœur en 1871. La flèche fut de nouveau incendiée par la foudre en 1867 et remplacée par un toit en pavillon; au XIXe siècle, le chevet et le clocher furent reconstruits. Parmi les éléments remarquables figurent la façade romane et le clocher. Au XVe siècle, les seigneurs de Clefmont, issus de la famille de Choiseul, firent édifier sur le côté gauche une chapelle castrale dédiée à sainte Catherine, gothique et dotée d'un caveau, où ils choisirent d'être inhumés. Le prieuré bénédictin, fondé au XIe siècle et dépendant de Luxeuil, se trouvait probablement à l'emplacement de l'église; un nouveau prieuré fut ensuite construit sur le côté droit, de sorte que l'édifice servit à la fois d'église paroissiale et de priorale. Le prieuré fut détruit vers 1784 pour des raisons d'insalubrité; une campagne de restauration menée de 1784 à 1787 permit de dégager le chœur et le collatéral droit, d'assainir l'édifice et d'ouvrir plusieurs fenêtres.