Origine et histoire de l'Église Saint-Thomas-Becket
L'église Saint-Thomas-Becket, dite aussi Saint-Thomas de Cantorbéry, est un petit édifice catholique de style Renaissance situé à Villiers-le-Sec dans le Val-d'Oise. Bâtie dans la seconde moitié du XVIe siècle, elle a fait l'objet d'une dédicace le 9 mai 1557 et sa consécration est mentionnée en 1558. De l'extérieur, le chevet aveugle et l'élévation nord remaniée donnent une impression peu soignée, tout comme la façade et le clocher, tandis que la corniche méridionale témoigne encore d'une finition soignée à l'origine. L'intérieur révèle une construction de qualité marquée par l'influence du gothique flamboyant dans les voûtes, associée à des piliers et chapiteaux inspirés des ordres antiques ; dorique, ionique et corinthien y apparaissent sur un même niveau d'élévation. L'église présente un plan à double nef, rare dans la région, et l'on trouve le maître-autel au chevet du vaisseau nord tandis que le vaisseau sud sert de chapelle dédiée à Notre-Dame de Bon-Secours. Classée aux monuments historiques par arrêté du 16 février 1970, elle illustre comment les formules architecturales de la Renaissance ont été adaptées à de petits commanditaires souhaitant des réalisations soignées. Géographiquement, l'édifice se situe à l'ouest du carrefour central du village, rue de Paris, et son chevet donne directement sur la rue ; la façade occidentale, accessible par une ruelle étroite, est bordée d'un petit parvis clos qui empêche de la contempler de loin. Le site connaît une occupation humaine ancienne attestée par des découvertes archéologiques et la localité, mentionnée sous le nom de Villaris dans des titres de l'abbaye de Saint-Denis, dépendait de cette abbaye dès le haut Moyen Âge. Le culte paroissial apparaît plus tardivement et la paroisse est, comme celle de Belloy, placée sous la collature de l'évêque de Paris ; Villiers-le-Sec semble constituer un démembrement de la paroisse de Belloy. Sous l'Ancien Régime la paroisse relevait du doyenné de Montmorency, de l'archidiaconé de Paris et du diocèse de Paris, la fête patronale étant célébrée le 22 juin. La chapellenie de la Vierge, fondée par les seigneurs de Villiers, disposait d'un revenu en nature et est attestée du XVe au XVIIe siècle, Robert Bonnette en étant par exemple chapelain en 1425. Supprimée pendant la Révolution, la paroisse est réorganisée après le Concordat et rattachée sur le plan religieux à Belloy-en-France, puis intègre, à la création du Val-d'Oise, le diocèse de Pontoise. Sur le plan architectural, l'église adopte un plan rectangulaire constitué de deux vaisseaux parallèles d'égale hauteur et largeur, chacun composé de six travées voûtées d'ogives ; la sacristie est accolée à l'extrémité sud. Les travées et les profils des doubleaux traduisent une transition entre le vocabulaire flamboyant et des formes Renaissance plus simples, et les clés de voûte portent diverses décors, dont une étoile à huit branches et plusieurs écussons mutilés. Les façades associent pierre de moyen appareil pour le chevet et enduit pour le pignon et le reste des murs ; le clocher, flanqué d'une cage d'escalier, a été remanié pour des raisons de stabilité et son toit reporté à un niveau inférieur. Le mobilier intérieur est sobre : boiseries simples habillant les murs et le chevet, maître-autel et tabernacle assortis, confessionnal et autel de Notre-Dame plus dépouillés, et une chaire à prêcher sculptée de bas-reliefs représentant saint Thomas de Cantorbéry. Les fonts baptismaux sont néo-gothiques et les statues, au nombre d'une dizaine environ, datent majoritairement du XIXe et du début du XXe siècle, issues de productions de série sans grande valeur artistique. Trois dalles funéraires à effigies gravées, scellées dans le sol à l'entrée de la nef, sont protégées au titre des monuments : celles de François Guary, curé mort en 1629, d'Anne Guibillon, décédée en 1628, et de Charles Charnier, sa femme Suzanne Mancel et leurs enfants, datant du début du XVIIe siècle. Enfin, la paroisse de Villiers-le-Sec reste rattachée à la communauté de Belloy-en-France et les messes dominicales y sont célébrées selon la forme extraordinaire du rite romain, le dimanche et jours de fête à 9 h.