Eglise Saint-Trophime et quatre statues en bois sculptées à Eschau dans le Bas-Rhin

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Propriété de la commune

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire

L’église abbatiale Saint-Trophime d’Eschau, dans le Bas-Rhin, est liée à l’histoire des évêques de Strasbourg et est considérée comme la deuxième plus ancienne église d’Alsace, après le Dompeter d’Avolsheim. Vers 770, le futur évêque Remi fit établir à Eschau une abbaye bénédictine avec une église dédiée à saint Trophime, appuyée par ses nièces Adale et Rodune, filles du comte Bodole. D’après son testament du 15 mars 778, Remi rapporta de Rome, le 10 mai 777, les reliques de sainte Sophie et de ses trois filles reçues du pape Adrien Ier, qu’il déposa dans l’église ; l’abbaye prit alors le nom de Sainte-Sophie. Par ce même testament, il donna l’île et l’abbaye d’Eschau à l’église épiscopale de Strasbourg ; il mourut le 20 mars 783 et fut inhumé à Eschau le 18 mai. L’église fut détruite par les Hongrois en 926 et sa reconstruction commença en 991 sous l’évêque Widelord, période à laquelle le bâtiment actuel est principalement attribué. La nef et le transept datent de la fin du Xe siècle, l’abside est datée vers 1050 et le cloître vers 1150 ; les chapiteaux du cloître ont été déposés au musée de l’Œuvre-Notre-Dame à Strasbourg. Au XIIe siècle, le pèlerinage était florissant et l’abbesse Chunegundis fonda en 1143 un hospice doté d’un jardin de plantes médicinales, jardin qui a été restauré en 1987 en face de l’église. Le pape Alexandre III confirma les donations et la règle de la communauté dans une bulle du 13 juin 1180. L’édifice fut partiellement détruit en 1298 au cours du conflit opposant Adolphe de Nassau et Albert Ier du Saint-Empire ; les sources évoquent soit l’intervention d’Adolphe, soit celle de l’évêque de Strasbourg. À la suite de la guerre des Paysans, l’abbaye passa au ressort de l’évêché de Strasbourg au XVIe siècle ; le couvent fut supprimé et rattaché ensuite au chapitre de la cathédrale. Les bâtiments conventuels ont en grande partie disparu, notamment en 1822, et la porte latérale porte la date 1747, qui correspond à des travaux de restauration. Classée au titre des monuments historiques en 1898, l’église a fait l’objet de restaurations au XXe siècle ; un campanile ajouté au XVIIIe siècle fut supprimé en 1947 et un nouveau campanile en béton, érigé en 1987, se situe aujourd’hui à 80 mètres au sud‑est. Le 3 avril 1938, l’évêque Charles Ruch a transféré de nouveau des reliques de sainte Sophie à l’église, et la fête du millénaire de la restauration attribuée à Widelord (commémorée le 10 mars 1996) y fut célébrée. L’intérieur montre une nef romane et la perspective vers la tribune d’orgue ; le mobilier comprend notamment une châsse de sainte Sophie (XIVe siècle), un groupe sculpté représentant sainte Sophie et ses trois filles (1470) ainsi que plusieurs statues datées du XVe au XVIIIe siècle : saint Trophime d’Arles, saint Remi, saint Christophe, sainte Barbe et sainte Catherine d’Alexandrie.

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