Église Saint-Tudy de Loctudy dans le Finistère

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Eglise romane

Église Saint-Tudy de Loctudy

  • Rue de Poulpeye
  • 29750 Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Église Saint-Tudy de Loctudy
Crédit photo : Piero d'Houin dit Triboulet - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e moitié XIe siècle, XIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. AH 31) : classement par liste de 1846

Origine et histoire de l'Église Saint-Tudy

L'église Saint-Tudy, située à Loctudy dans le Pays Bigouden (Finistère), est une église romane dédiée à Saint Tudy. Elle figure parmi les rares églises romanes bretonnes parvenues jusqu'à nous et a fait l'objet d'une restauration au XIXe siècle suivie par Prosper Mérimée et Jean‑Baptiste Lassus, menée par les architectes Joseph Bigot et Paul Gout. L'édifice, attribué aux XIe et XIIe siècles selon les spécialistes, se présente sans transept et comprend trois nefs. Il offre une élévation à deux étages composée d'arcades et de fenêtres hautes, tandis que le chœur, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes sont voûtés en pierre et les nefs couvertes par des charpentes en bois soutenues par des arcs‑diaphragmes en pierre. L'église mesure 33 mètres de long ; la nef centrale fait 6,5 mètres de large et les bas‑côtés 3,4 et 3,65 mètres, et ses piliers présentent des profils variés. Le déambulatoire compte cinq travées et est coiffé d'un triforium ou galerie de circulation qui ne se prolonge pas dans la nef ; le chœur et les chapelles rayonnantes sont voûtés en cul‑de‑four. L'édifice se distingue par une très riche sculpture : on y recense plus de soixante‑dix chapiteaux ainsi qu'un ensemble de bases sculptées considéré comme l'un des plus importants de Bretagne. Ces décors, d'inspiration corinthienne pour partie, consistent dans la nef principalement en motifs géométriques (volutes, entrelacs, triangles), tandis que le chœur et le déambulatoire ajoutent des représentations d'animaux, de figures humaines et plusieurs Christ en croix, la répétition du thème de la croix étant particulièrement notable. Selon Joseph Bigot, il existait à l'origine un clocher en bois au‑dessus de la dernière travée de la nef, dont subsistaient quelques vestiges au milieu du XIXe siècle. Les datations proposées par les chercheurs varient : Jean‑Marie Abgrall situe l'édifice au XIe siècle, Charles de La Monneraye au milieu du XIIe siècle, René Couffon à la fin du XIe siècle avec achèvement vers 1125, et Éliane Vergnolle situe le chœur vers 1110 avec une nef achevée une à trois décennies plus tard ; d'autres études envisagent deux campagnes de construction. L'origine du commanditaire reste incertaine : une tradition locale l'attribue aux seigneurs de Pont‑l'Abbé et évoque une donation aux Templiers en 1187, tandis que l'ampleur architecturale laisse supposer un financement aristocratique. Éliane Vergnolle avance l'hypothèse d'abbés laïques nommés Guegun ou Daniel liés à l'entourage du comte de Cornouaille, sans que les textes permettent de certitudes ; le fait qu'un abbé laïc puisse être fondateur n'implique pas la présence d'une abbaye en Pays Bigouden, où il n'y eut que des prieurés. Le caractère exceptionnel de l'édifice apparaît aussi dans des reconnaissances pontificales : le pape Nicolas IV accorda une indulgence pour les visiteurs en 1291, et Grégoire XI renouvela en 1371 une indulgence valable pendant vingt ans pour les fidèles visitant Saint‑Tudy et la Sainte‑Trinité de Pont‑l'Abbé. À la fin du Moyen Âge, un porche gothique en granite est ajouté sur le flanc sud ; il présente un arc brisé et des bancs de pierre intérieurs qui servaient aux réunions du conseil de fabrique. Au XVIIIe siècle, une sacristie est adjointe au nord et la façade occidentale romane, alors ruinée, est remplacée par la façade classique qui subsiste aujourd'hui, datée de 1760 et restaurée en 2013 ; elle est surmontée d'un clocher‑pignon de pierre qui remplace l'ancien clocher en bois. Après une période de dégradation au début du XIXe siècle, l'église a été classée au titre des Monuments historiques en 1846 et a bénéficié de deux campagnes de restauration importantes : sous Joseph Bigot entre 1845 et 1848, puis sous Paul Gout entre 1886 et 1890. Les travaux de Bigot concernaient notamment la consolidation des murs des bas‑côtés, le couvrement de la nef et l'abside, avec un projet de voûte en lattis interrompu en 1848. La campagne de Paul Gout a reconstruit les voûtes du chœur et de l'abside, adopté une voûte de bois en plein cintre scandée par des doubleaux en pierre, abaissé les toitures des bas‑côtés, rétabli les fenêtres hautes de la nef à leur dimension d'origine, et élargi la plupart des ouvertures des bas‑côtés tout en conservant une petite ouverture d'origine dans le bas‑côté nord. Au XXe siècle, le programme de vitraux reste mal documenté : les verrières de la nef semblent appartenir au style dit « cistercien » des années 1920, tandis que les petites baies du pignon ouest datent du tout début du XXe siècle et la baie supérieure présente une verrerie losange probablement plus récente. Le triforium aurait servi à dissimuler des résistants en 1944. En 1972 un orgue issu du petit séminaire de Quimper, composé de quinze jeux et doté d'une transmission électrique, a été installé par les frères Marck ; une restauration de sa tuyauterie a été envisagée puis ajournée. En 1975, des tapisseries d'Alfred Manessier ont été placées autour de l'autel et devant l'ambon, selon l'usage liturgique. La sacristie a été partiellement détruite par un incendie accidentel dans la nuit du 3 au 4 août 1999, sans que l'église elle‑même soit atteinte, puis elle a été restaurée en 2001. Au XXIe siècle, l'enclos paroissial a été réaménagé dans les années 2000 pour mettre en valeur l'église, en conservant uniquement trois catégories de tombes (prêtres, militaires près du monument aux morts et notabilités), et le clocher a fait l'objet d'une restauration en 2004 sous l'égide du service territorial de l'architecture et du patrimoine du Finistère. La reconstruction de l'orgue a été relancée en 2009 et un nouvel instrument conçu par l'entreprise Orgues Giroud a été installé à la fin de 2013, puis inauguré le 2 mars 2014 ; cet orgue, d'inspiration germanique, comporte deux claviers de cinquante‑six notes et un pédalier de trente marches. À l'occasion de ces travaux, la façade du XVIIIe siècle a été nettoyée et restaurée, la date de 1760 est de nouveau visible et les murs collatéraux nord et sud ont été restaurés avec la pose d'une gouttière. La statuaire paroissiale est modeste et se compose de statues en bois polychrome d'époque moderne (1492‑1789), parmi lesquelles un Christ en croix (XVIIe siècle), une statue de Saint‑Tudy en évêque (XVIIIe siècle) et une Vierge à l'Enfant dite Notre‑Dame de Porz Bihan (XVIe siècle).

Liens externes