Origine et histoire de l'Église Saint-Ulrich
L'église Saint-Ulrich se situe rue Principale à Altenstadt, commune associée à Wissembourg dans le Bas‑Rhin. Les parties les plus anciennes de l'édifice, notamment le mur ouest de la nef et le mur oriental du bas‑côté sud, remontent selon la taille de la pierre au milieu du XIe siècle. Les niveaux inférieurs de la tour‑porche datent de la première moitié du XIIe siècle; la surélévation de la nef, les niveaux supérieurs de la tour, le mur nord de la nef et les grandes arcades réalisées au ciseau (« épis de blé ») appartiennent au troisième quart du XIIe siècle. Vers 1220, on ajoute au nord du chœur une chapelle voûtée dotée d'une abside à pans coupés. Après les dommages subis durant la guerre des Paysans, des travaux de restauration sont entrepris après 1528 : la chapelle sud, l'arc la reliant au chœur, la voûte du chœur, ainsi que l'ouverture et le fermeture de certaines portes et fenêtres datent de cette phase. Le portail occidental, qui proviendrait de la collégiale Saint‑Étienne de Wissembourg détruite en 1525, aurait été installé à Altenstadt à cette époque. Au début du XVIIIe siècle l'église, alors en mauvais état, est rénovée et consacrée en 1719 avec quatre autels; la double arcade sur colonne séparant la chapelle nord du chœur, marquée par les marques de tâcherons A et H, remonte à ces travaux. Les fenêtres des bas‑côtés ont été percées vers 1860, tandis que l'abside du chœur, l'absidiole de la chapelle sud et la nouvelle sacristie datent des travaux de 1878–1879 menés d'après des projets de Ch. Winkler ; ces travaux comprennent également la reconstruction de l'arc triomphal et des contreforts de la tour. Les fondations et les étages de la tour ont ensuite été renforcés entre 1903 et 1906 selon des projets d'A. Sautier. Lors de la restauration de 1955–1958, quatre fenêtres du vaisseau central retrouvèrent leur dimension primitive et la flèche à quatre pans de la tour fut rétablie. Classée au titre des monuments historiques depuis 1898, l'église présente un plan basilical romain : trois nefs charpentées et une tour‑porche datent du XIIe siècle, tandis que les trois absides du chœur appartiennent à des époques différentes, l'absidiole nord étant gothique et les autres datées du XIXe siècle. La nef romane comprend cinq travées ouvertes sur les bas‑côtés par des arcs en plein cintre reposant sur des piliers en pierre de taille qui, initialement carrés, ont vu leurs angles abattus pour former une section octogonale. On note enfin un linteau sculpté de sept médaillons représentant la main de Dieu au centre, des agneaux, des motifs végétaux et des formes géométriques, portant l'inscription J+HOC QUI COENOBIUM CUPITIS TRANSIRE DECORUM POSITE SUPREMAM ABBATIS VENIAM LIUTHAR(DI) SUBERAM.