Origine et histoire de l'Église Saint-Urbain
L'église paroissiale Saint-Urbain, située à Courçay (Indre-et-Loire), est un édifice roman de la vallée de l'Indre inscrit au titre des monuments historiques. Sa construction s'échelonnerait de la fin du XIe au début du XIIe siècle, avec des reprises et remaniements postérieurs : la base du clocher paraît appartenir à la fin du XIe siècle ou au XIIe siècle, la nef et le chœur au début du XIIe, la nef ayant été surélevée et voûtée aux XVe-XVIe siècles et certaines baies agrandies au XVIIIe siècle. Des mentions documentaires antérieures signalent une chapelle à Courçay en 862 et une église en 919, sans vestiges conservés de ces établissements plus anciens. Pendant la Révolution, une commission communale inventorie en 1794 les mobiliers susceptibles d'être vendus pour l'État ; en 1905 la propriété de l'église est transférée à la commune et, après l'inscription du site environnant en 1942, l'église elle‑même est classée monument historique en 1944. Aujourd'hui elle reste un lieu de culte de la paroisse Saint-Brice et accueille également des concerts.
Implantée au pied du coteau de la rive droite de l'Indre, sur une terrasse peu élevée au‑dessus du lit de la rivière, l'église respecte l'orientation traditionnelle est‑ouest, la nef étant à l'ouest et le chœur à l'est. La D83 longe la façade occidentale et les rues de la Montée et des Rochers la séparent du coteau. D'un point de vue typologique, l'édifice, long de 18,50 m et large de 6,60 m au niveau du chœur et du clocher, illustre l'architecture romane rurale locale, construite en petits moellons appareillés et parementés, avec des chaînages d'angle et des linteaux en tuf calcaire d'extraction locale.
La nef, formée de quatre travées, est marquée à l'extérieur côté sud par des contreforts plaqués et côté nord par deux contreforts intérieurs ; chaque travée comporte une baie au nord et au sud. Le portail occidental en plein cintre, surmonté d'une baie similaire, est encadré par deux contreforts. Lors d'une reprise, une porte et sa baie de la première travée sud ont été murées au profit d'une ouverture dans la troisième travée ; la quatrième travée a été prolongée vers le sud par une sacristie moderne flanquée d'un contrefort puissant. Les murs, d'épaisseur modérée (0,90 m), sont couverts d'ardoises.
Le chœur, non séparé de la nef par un transept, comprend deux courtes travées couvertes d'une voûte en berceau brisé et se termine par une abside semi‑circulaire voûtée en cul‑de‑four éclairée par trois baies en plein cintre. Le clocher, latéral et de base carrée, est inséré sur le côté sud des travées du chœur ; il repose sur de faibles contreforts plaqués qui s'amortissent en hauteur, et sa maçonnerie montre encore les trous de boulin des échafaudages. Le beffroi comporte deux étages en léger retrait, chacun percé sur chaque face de deux baies en plein cintre munies d'abat‑sons, et il est couronné par une flèche octogonale en pierre à pans brisés, analogue à celle de quelques autres clochers de la vallée de l'Indre.
Le décor du chœur comporte une corniche portée par des modillons sculptés de motifs végétaux ou de figures profanes. Parmi le mobilier, trois objets sont protégés par inscription : une cloche datée de 1533 portant une dédicace en latin, une statue du Christ en Croix en bois polychrome datée du XVe siècle (pieds absents) et une Vierge à l'Enfant en pierre du XIVe siècle. Les vitraux des baies nord de la nef et le vitrail nord‑est de l'abside proviennent des ateliers Lobin à Tours (millésimes 1867, 1872 ou 1877) ; le vitrail axial de l'abside date de 1959. Un chemin de croix offert par Napoléon III décore l'église et les fonts baptismaux du XIIe siècle présentent deux cuves, la plus grande permettant l'immersion.