Origine et histoire de l'Église Saint-Vaast
L'église Saint-Vaast est une église catholique située à Béthune, dans le Pas-de-Calais. Une première église, de style gothique tardif mêlé de Renaissance, avait été édifiée en 1547 à l'intérieur des murs de la ville, à l'emplacement de l'actuelle place Pasteur, sur ordonnance de Charles Quint. Totalement détruite pendant la Première Guerre mondiale, elle a été entièrement reconstruite entre 1924 et 1927 d'après les plans de l'architecte Louis-Marie Cordonnier. En 1919, Jean Mercier, directeur d'une compagnie des mines, a récupéré des éléments du cloître de l'ancienne église ; il fit transporter en 1921 des colonnes et des chapiteaux au château de Montfort en Dordogne.
L'édifice reconstruit adopte un style néogothique régionaliste, dit néoflamand, et s'inspire des églises gothiques en brique de Flandre. Il est construit en brique, béton armé et pierre, et intègre des citations du gothique classique français ainsi que des techniques modernes, notamment des charpentes métalliques qui structurent les voûtes. La façade est dominée par une tour massive haute de 68 mètres qui surplombe trois porches en arc brisé ; cette tour s'inspire de celle de l'ancienne église détruite et de tours d'autres églises de la région, comme celles d'Aire-sur-la-Lys, Dunkerque ou Ypres.
L'orgue de l'église a connu plusieurs générations d'instruments : l'orgue Merklin de 1888 fut détruit pendant la guerre, puis les établissements Krischer fournissent, entre 1926 et 1930, un grand orgue et un orgue de chœur pneumatiques. Après la défaillance de ces instruments, la paroisse commande en 1974 un orgue de chœur mécanique à René Godefroy, et un nouvel orgue est ajouté en 2001. Le clocher abrite une sonnerie de quatre cloches de volée fondues en 1927 par Charles Wauthy, fondeur à Douai (Sin-le-Noble) ; elles furent baptisées le 20 mars 1927 et portent les noms et caractéristiques suivants : Ghislaine-Louise (do 3, 1 900 kg), Marthe-Julia (fa 3, 780 kg), Henriette-Magdeleine (sol 3, 550 kg) et Marie-Élisabeth-Monique (la 3, 390 kg).
Les vitraux, réalisés par l'atelier du maître verrier Charles Champigneulle et le peintre Henri Pinta, retracent l'histoire de la cité et évoquent la vie de saint Vaast. Le mobilier en bois — stalles, fauteuil du célébrant, sièges d'acolytes et confessionnaux — est l'œuvre de l'atelier Lefèbvre-Lenclos, tandis que les éléments en pierre tels que le maître-autel et son retable, la chaire (probablement) et les cloisons du chœur proviennent des établissements Buisine, dirigés par Édouard Buisine.
Le chœur accueille deux statues en pierre de Sainte Jeanne d'Arc et de Saint Michel, œuvres de Maxime Real del Sarte, et la pietà près de l'entrée est une reproduction signée Barbedienne. Le long des bas-côtés se trouvent des statues en pierre représentant notamment Saint François d'Assise, Saint Antoine et le Curé d'Ars, attribuées à l'atelier Lefèbvre-Lenclos. La statue de Saint-Christophe et les stations du chemin de croix proviennent de la manufacture de l'Union Internationale Artistique de Vaucouleurs ; ces pièces ont parfois été attribuées, à tort, à Lefèbvre-Lenclos, qui a pu toutefois intervenir comme fournisseur. La statue de Saint-Vaast est une œuvre en pierre de Jules Déchin ; le groupe de Notre-Dame du Rosaire est une terre cuite de la Sainterie de Vendeuvre, et le groupe de Notre-Dame de la Salette provient de la Statue Religieuse de Paris (Maison Raffl).