Origine et histoire de l'Église Saint-Vaast
L'église Saint‑Vaast de Saint‑Vaast‑de‑Longmont, située dans la basse vallée de l'Automne en Oise (Hauts‑de‑France), est une église catholique paroissiale de style roman, édifiée hors du bourg, en lisière de forêt et entourée de terres agricoles et du cimetière. Sa construction, commencée vers 1100, s'est déroulée en plusieurs campagnes : une nef rectangulaire non voûtée et une abside en cul‑de‑four, l'adjonction d'un bas‑côté et d'une chapelle nord vers 1120–1130, la reconstruction de la façade occidentale peu avant le milieu du XIIe siècle et la transformation du chevet en un chœur voûté d'ogives vers 1160–1170. L'édifice était lié à un prieuré dépendant du prévôt d'Angicourt et du domaine de l'abbaye Saint‑Vaast, et son patronage témoigne de l'ancienneté de la paroisse, dont l'origine est traditionnellement rattachée à l'abbaye d'Arras. Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 25 mai 1883, l'église a conservé, malgré plusieurs remaniements et réparations, l'essentiel de sa silhouette médiévale.
Implantée sur le versant nord du plateau du Valois, l'église est visible depuis Verberie; elle jouxte au nord l'ancien presbytère devenu propriété privée, et le chevet est en partie masqué par la végétation. Le plan est devenu dissymétrique après l'ouverture du bas‑côté nord : il comprend une nef de quatre travées non voûtée, un étroit bas‑côté nord plafonné, la base du clocher servant de première travée du chœur voûtée d'ogives, une seconde travée droite puis une abside en hémicycle voûtée d'ogives, une chapelle nord voûtée en berceau et une sacristie moderne au nord‑est. La façade occidentale est dominée par un pignon et précédée d'un porche qui masque partiellement le vaste portail en anse de panier.
Le portail roman, entouré d'une quadruple archivolte ornée d'un motif original mêlant pointes de diamant et bâtons brisés, est surmonté d'une archivolte tardive gothique flamboyante insérée sans altérer l'arcature romane. La façade présente également trois fenêtres en plein cintre agrémentées d'un cordon de fleurs de violette en bas‑relief. Le clocher, élément le plus remarquable de l'édifice, s'élève au‑dessus de la première travée du chœur et développe une décoration raffinée : deux niveaux de baies géminées aux colonnettes variées et chapiteaux sculptés, cordons de billettes et cordon torsadé, corniche ornée de petites billettes et corbeaux à masques; il est coiffé d'une flèche octogonale en pierre entourée de quatre pyramidons.
À l'intérieur, la nef présente des murs en moellons enduits et des arcades brisées ouvrant sur le bas‑côté nord, percées vers la fin des années 1120; l'arcade vers la base du clocher est d'origine mais a été retaillée pour mieux ouvrir la vue vers le sanctuaire. Les fonts baptismaux sont placés sous la deuxième arcade, position inhabituelle, et la fausse voûte en berceau qui couvre la nef est une construction de plâtre composée de cinq pans. La base du clocher conserve deux arcades en plein cintre retombant sur pilastres à impostes et a été voûtée d'ogives au XVIe siècle; l'ouverture nord vers la chapelle facilite la circulation entre ces espaces.
Le chœur gothique primitif des années 1160 adopte un voûtement d'ogives quadripartite, des arcatures aveugles à la base des murs qui servaient de bancs pour les enfants de chœur, et des fenêtres fortement ébrasées sans décor sculpté. Des peintures murales en faux appareil, réalisées en trois tons d'ocre, ont été mises au jour autour de la baie axiale. Les chapiteaux des colonnettes recevant les ogives portent feuilles d'acanthe, volutes d'angle et motifs rares apparentés à d'autres exemplaires régionaux.
La chapelle de la Vierge, qui prolonge le bas‑côté nord et date de la campagne des années 1120, conserve un cul‑de‑four et des arcatures plaquées, ainsi que des chapiteaux fortement érodés; la niche formée par l'ancienne baie de la base du clocher abrite aujourd'hui une statue de saint Joseph, alors que la colonne centrale de la chapelle était initialement destinée à recevoir une statue de la Vierge. Une sacristie a été ajoutée au nord‑est et a partiellement obstrué une baie de l'abside.
Le mobilier comporte plusieurs éléments classés au titre des monuments historiques : des statues en bois (saint Vaast, Vierges à l'Enfant, Vierge de Pitié et Vierge de calvaire, principalement du XVIe siècle), deux bancs de fidèles du XVIIe siècle aux dossiers panneautés et plusieurs cloches mentionnées dans les sources — le clocher est dit ne contenir qu'une unique cloche de 1789 et le mobilier comporte aussi une cloche en bronze de 1647 ayant porté les armes de Charlotte‑Marguerite de Montmorency. Après la Révolution la paroisse a été rattachée au diocèse de Beauvais, puis intégrée successivement à d'autres paroisses; l'église a été peu utilisée au culte pendant plusieurs années et n'accueillait que baptêmes, mariages et obsèques, mais depuis 2012 des messes dominicales anticipées y sont célébrées à plusieurs reprises par an.