Origine et histoire de l'Église Saint-Vincent
L'église Saint-Vincent, église catholique d'Urrugne dédiée au diacre martyr saint Vincent, dépend du diocèse de Bayonne. Elle présente un caractère Renaissance de style espagnol et comporte des aménagements défensifs, notamment des meurtrières à mousquet au sommet des murs et près des portes. Le clocher est couronné d'une terrasse et le porche porte un cadran solaire où figure la maxime latine « Vulnerant Omnes, Ultima Necat ». La porte méridionale est ornée de sculptures en demi-relief.
Une église dédiée à saint Vincent de Xaintes est mentionnée dès 1023, lors de l'érection du Labourd en vicomté par Don Sanche Le Grand ; selon l'abbé Pierre Haristoy, elle est restituée à la cathédrale de Bayonne en 1085. La nomination de Ramiro Sanz à la cure d'Urrugne en 1341 atteste de l'importance de la paroisse, mais les informations sur le premier édifice sont rares. Ce premier bâtiment est entièrement détruit au cours des incursions espagnoles au début du XVIe siècle puis reconstruit vers 1550, d'après des sources d'archives du XVIIIe siècle.
Sur les marches du porche se trouvent deux statues brisées aux traits encore médiévaux ; leur iconographie suggère qu'elles datent de la reconstruction du XVIe siècle ou des décennies suivantes et qu'elles ont sans doute été détériorées lors des nombreux combats qui ont affecté Urrugne du XVIe au XIXe siècle. Les archives communales permettent de reconstituer l'histoire de l'édifice à partir du XVIIIe siècle : en 1709 sont érigées deux colonnes soutenant les tribunes, les galeries sont réparées et consolidées en 1717 et 1763, la sacristie est reconstruite en 1786 et le clocher est abattu par la foudre en 1790. L'église sert de magasin militaire à fourrage en 1793 puis d'écurie pour la cavalerie des Alliés en 1813.
Les réparations des dommages de guerre sont effectuées entre 1821 et 1824 ; l'horloge est remplacée par Stein en 1837 et le clocher ainsi que la voûte du chœur font l'objet d'une reconstruction partielle en 1842. Les pierres tombales qui constituaient le pavage sont remplacées par des dalles en 1845. L'orgue Merklin est acquis en 1864 ; le clocher, incendié par la foudre, est restauré en 1866. La sacristie est restaurée en 1886 et les tribunes remaniées en 1887. En 1901, des verrières sont fournies par Gustave‑Pierre Dagrant et par l'atelier Mauméjean Frères, attribution établie d'après signature.
L'église est inscrite à l'inventaire des monuments historiques le 19 mai 1925 ; des réparations du clocher ont lieu en 1927 et la charpente est reprise par l'architecte Henri Godbarge en 1930. Des remaniements importants affectent l'édifice entre 1942 et 1960. En 2009, l'orgue Merklin est transféré à l'église paroissiale Saint-Jacques‑le‑Majeur de Béhobie et remplacé par un instrument de plus grande ampleur construit par la manufacture Daldosso de Gimont. Un bénitier et une chaire à prêcher figurent à l'inventaire du ministère de la Culture, témoignant du mobilier remarquable conservé dans l'église.