Origine et histoire de l'Église Saint-Vincent
L'église paroissiale Saint-Vincent de Chemillé-sur-Indrois est un édifice catholique situé au centre du bourg, en bordure sud de la D760, au fond du lobe d'un méandre de l'Indrois. Son axe principal est orienté du nord-ouest au sud-est et le cimetière communal s'étend au sud-ouest de l'édifice. Le chœur roman et un Christ en croix sculpté figurent parmi les éléments protégés au titre des monuments historiques, le chœur ayant été inscrit par arrêté du 27 novembre 1951. L'édifice conserve des vestiges du XIIe siècle, notamment le chœur, l'abside et le clocher, la voûte du chœur étant toutefois moderne. Le dossier mentionne des campagnes importantes aux XVIIIe et XIXe siècles : une intervention en 1784 et une reconstruction et un prolongement de la nef vers l'ouest signalés en 1874, ainsi que l'aménagement d'une chapelle sous le clocher en 1874. La nef unique actuelle, très remaniée, comprend trois longues travées séparées et épaulées extérieurement par des contreforts plaqués. Elle est éclairée par trois baies en plein cintre sur chacune des faces latérales et s'ouvre par un portail encadré de colonnes engagées, surmonté d'un tympan en plein cintre et d'une rosace néoromane à cinq lobes. Le clocher de plan carré, implanté à la jonction de la nef et du chœur mais désaxé vers le sud, présente un beffroi séparé de la base par une corniche moulurée, percé sur chaque face de deux baies géminées en plein cintre munies d'abat-sons en bois, et coiffé d'une pyramide d'ardoises ; son rez-de-chaussée a été aménagé en chapelle en 1874. Le chœur du XIIe siècle se compose d'une travée carrée débouchant sur une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four, dont la corniche extérieure est décorée de modillons ; la voûte moderne est formée de huit nervures. Au nord de la travée du chœur s'ouvre une chapelle seigneuriale fondée en 1580 par Claude du Chesne ; sa clé de voûte porte les armes de la famille de Chesne (d'azur, deux fasces d'or). Cette chapelle abrite une statue de saint Claude datée des XIVe ou XVe siècles et deux vitraux du XVIe siècle représentant le fondateur et son épouse ainsi qu'un ecclésiastique. Plusieurs verrières du chœur figurent des scènes religieuses, dont une Mise au tombeau ; la partie inférieure d'un vitrail, attribuée au XIIe siècle, montre une mise au tombeau et constitue, selon le dossier, le plus ancien témoignage connu en France de la technique d'une pièce de verre rapportée fixée sans plomb d'assemblage. Des fragments de vitraux du XVIe siècle garnissent également une fenêtre au nord et une à l'est. Le mobilier venu de la chartreuse du Liget comprend une chaire en bois sculpté et une cloche baptisée Maria, qui pèse 237 kg, sonne en si bémol, porte une inscription indiquant qu'elle fut fondue en 1367 par Ysembart et a été restaurée en 1998 ; elle est considérée comme la plus ancienne cloche d'Indre-et-Loire. Enfin, un Christ en croix sculpté sur bois est inscrit au titre des monuments historiques.