Origine et histoire de l'Église Saint-Vincent
L'église Saint-Vincent est une église catholique du Mas-d'Agenais, située en Lot-et-Garonne, au centre de la commune sur la place du Marché. Construite entre la fin du XIe et le début du XIIe siècle, elle présente un décor roman riche. Les chapiteaux historiés portent des scènes vétéro-testamentaires dans l'absidiole et le bas-côté sud, des scènes néo-testamentaires dans le bas-côté nord et sur l'arc triomphal, ainsi que des scènes non bibliques dans la nef. Des vitraux du XIXe siècle illustrent la légende de saint Vincent du Mas. L'édifice comporte notamment une entrée sud, un porche latéral, une façade ouest et une nef, et il abrite le Christ en croix attribué à Rembrandt. L'église est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1840.
Le Christ en croix, peint par Rembrandt et daté de 1631, a des dimensions qui indiquent qu'il s'agit d'une peinture de dévotion plutôt que d'un tableau destiné à l'ornement d'église. Le tableau réapparaît en 1804 dans la famille Duffour, installée à Dunkerque, qui l'offre à la paroisse Saint-Vincent du Mas-d'Agenais. Déposé dans la sacristie, il est découvert en 1850 par Eugène de Lonlay puis restauré à Paris dans les musées impériaux. L'œuvre a été classée au titre des objets en 1918.
Les stalles du chœur ont été réalisées par l'atelier de la famille Tournié pour l'abbaye bénédictine de La Réole. Le bail à besogne a été conclu le 30 mai 1691 entre Dom Nicolas Bégué, prieur du prieuré Saint-Pierre de La Réole, et Jean II Tournié, de Gourdon, devant maître Vergnol, notaire à Villefranche-sur-Lot. Le marché prévoyait soixante-trois stalles, avec dix-huit stalles hautes et treize stalles basses de chaque côté de la stalle centrale. Quarante-neuf stalles subsistent aujourd'hui, quatorze ont été perdues. Les stalles ont été transportées au Mas-d'Agenais vers 1803 ; à la même époque, la chaire commandée avec elles a été déplacée dans la chapelle de l'hôpital de La Réole. Les stalles ont été classées en 1840.