Origine et histoire
L'église paroissiale Saint-Vincent-Saint-Germain, située à Saint-Germain-lès-Corbeil (Essonne), est dédiée à saint Vincent et à saint Germain. La paroisse aurait été fondée par saint Germain et l'édifice actuel remplace peut-être un monument antérieur remontant au VIe siècle. Construit selon un parti caractéristique de la seconde génération du premier art gothique, l'édifice peut être daté des années 1170-1180, par comparaison notamment avec l'église Saint-Martin d'Étampes. Le chevet conserve quatre vitraux exécutés vraisemblablement dans les années 1220-1225, consacrés à la Passion, au martyre de saints, à l'arbre de Jessé et à la vie de saint Germain ; ces verrières ont été classées au titre des objets mobiliers par arrêté du 22 juin 1908. Le porche qui précédait le portail occidental a été démoli à la fin du XVIIIe siècle, et le clocher adossé à la première travée du chœur, au nord, s'est effondré en 1793, endommageant les voûtes du bas-côté. D'importants travaux ont été financés par la famille Darblay au XIXe siècle : en 1862 l'architecte parisien Dussillon reconstruisit la partie supérieure de la façade occidentale ornée de statues du sculpteur Elias Robert et participa à la restauration d'une partie des voûtes du bas-côté nord ; un grand tambour d'entrée fut élevé et l'orgue installé en 1872 ou 1878. Entre 1895 et 1896 l'abbé Brisacier proposa un projet de restauration complète et de réameublement en style néo-gothique, qui fut mis en œuvre par l'ingénieur-architecte Louis Vollant, gendre des Darblay. À cette occasion des vitraux qualifiés d'archéologiques furent exécutés par Julien Fournier dans le bas-côté nord et un décor monumental sur le thème de la multiplication des pains, peint sur toile marouflée par Alexis Douillard, orna le chœur. L'édifice conserve dans le chœur ses vitraux du XIIIe siècle ainsi que des pierres tombales. L'église a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 23 octobre 2018, puis classée trois ans plus tard.
