Origine et histoire de l'Église Saint-Vivien
L’église Saint-Vivien est l’église paroissiale de Breuillet, en Charente-Maritime, rattachée au diocèse de La Rochelle et Saintes. L’édifice, légèrement excentré par rapport au centre-ville et aujourd’hui presque rejoint par l’urbanisation, est un exemple du roman saintongeais. La nef, divisée en quatre travées, repose sur des colonnes et pilastres qui portent la retombée des arcs ; ses voûtes ont été rétablies en plâtre. La façade ouest conserve un portail en plein cintre à quatre rangs d’archivoltes et une partie supérieure composée de deux registres d’arcatures séparés par une corniche à modillons ; le premier registre comporte neuf petites arcades, le second trois arcades avec une fenêtre centrale et des chapiteaux sculptés. Les angles de la façade présentent des faisceaux de colonnes sculptées, cinq en partie haute reposant sur trois à la base, et deux contreforts massifs ajoutés au XVe siècle encadrent l’ensemble ; l’un d’eux porte, ajoutées postérieurement, les armes des Richelieu sculptées dans la pierre. Le campanile, remanié au XIXe siècle, avait déjà fait l’objet d’un réaménagement en 1767 grâce à des contributions locales ; une cloche fondue en 1761 et parrainée par Pierre Boscal de Réals et Marie de Rochecouste y fut alors replacée, elle a été classée comme objet par les monuments historiques en 1946 et s’est fêlée en 1978. La nef est éclairée par un oculus pouvant avoir remplacé une ancienne baie en plein cintre ; les chapiteaux, simples, conservent quelques traces de sculpture en feuiles et crochets, et le chevet est plat et aveugle. Des vestiges du chevet primitif et du croisillon nord gothique (arc doubleau et départs d’ogives) sont incorporés dans la maçonnerie du presbytère. L’église et ses abords comprennent un cimetière où dominent des sépultures du XIXe siècle ainsi que plusieurs sarcophages médiévaux exposés près du mur sud ; on y trouve aussi une tombe datée de 1874 et d’anciennes tombes. L’édifice a été restauré à plusieurs reprises et agrandi en 1767 ; sa deuxième mention connue figure dans une charte de 1186 et il fut sérieusement endommagé pendant la guerre de Cent Ans, perdant alors son transept et son chevet dont subsistent quelques vestiges. Les paroissiens de Breuillet participèrent à un Te Deum et à la prestation du serment fédératif du 14 juillet 1790. Proposée au classement en 1909, l’église a été inscrite au titre des monuments historiques le 9 mai 1914. Le mobilier comprend notamment une Vierge à l’Enfant, les bancs, les fonts baptismaux et l’ancienne cloche portant l’inscription « Jean Boutinet m’a fait l’an 1761 ».