Origine et histoire de l'Église Saint-Vivien
L'église Saint-Vivien est l'église paroissiale du bourg de Cherves, commune de Cherves-Richemont, dans le département de la Charente et le diocèse d'Angoulême. En 1074, Guillaume de Cherves concéda l'église à l'abbaye d'Ébreuil-sur-Sioule, qui l'unit au prieuré Saint-Léger de Cognac, lien dont l'influence se lit dans l'architecture. L'édifice, construit au XIIe siècle, appartient à la série des églises saintongeaises à nef unique couvertes d'une file de coupoles. Face aux menaces de la guerre de Cent Ans, l'église fut fortifiée et servit à la fois de refuge pour les habitants et de tour de guet ; la nef fut surélevée et des ouvertures furent percées dans la maçonnerie, leur régularité attestant l'existence probable d'un chemin de ronde sous les combles. Selon Abadie, la charpente de la nef aurait été refaite en 1607 ; selon Nanglard, une restauration a eu lieu entre 1732 et 1736. Une restauration est rapportée en 1736-1737, période au cours de laquelle un grand presbytère fut construit perpendiculairement au mur sud, et une tribune fut installée en 1863 au fond de la nef, au-dessus de l'entrée ; la chapelle latérale sud date de 1873. Le plan comprend une absidiole nord dont la travée droite abrite une petite salle carrée voûtée d'une coupole sur pendentifs avec trou à cloches, base du clocher qui s'ouvre sur la nef au niveau de la troisième travée à partir de l'ouest. Trois larges coupoles semi-sphériques sur pendentifs délimitent des travées séparées par des arcs doubleaux à double ressaut reposant sur des colonnes munies de dosserets et de chapiteaux très sobres ; ces supports reçoivent aussi les arcs formerets qui encadrent des fenêtres romanes dépourvues d'ornement. La nef est suivie d'une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four et l'arc triomphal repose sur trois colonnes. Les modillons du chevet sont sculptés de motifs végétaux, d'un tonneau, d'une tête d'animal et de représentations humaines, dont un musicien tenant une harpe, figures caractéristiques de l'art roman en Charente. Le retable en bois, mouluré, chantourné et décoré en relief, aurait été exécuté par des ébénistes parisiens pour un mariage célébré en 1747 ; l'autel-tabernacle et l'autel de la Vierge dateraient de la même époque. Les ciboires, patènes, calices et vitraux datent du XIXe siècle. Le trésor de Cherves pourrait correspondre au mobilier de l'église. Autour de l'édifice, le cimetière fut transféré à la fin du XIXe siècle, mais la croix de ferronnerie et son socle en pierre, daté du XVIIe siècle, sont conservés et le socle est inscrit au titre des monuments historiques. L'église a fait l'objet d'une inscription en 1925 et est classée au titre des monuments historiques depuis le 29 mars 1988.