Origine et histoire de l'Église Saint-Vivien
L'église Saint-Vivien, située au centre du bourg de Saint-Vivien-de-Médoc en Gironde, conserve des éléments remontant au XIIe siècle. La partie romane a été classée en 1862 et l'ensemble de l'édifice inscrit en 2008. L'édifice associe une abside romane, une nef élargie au XIXe siècle avec bas-côtés et un clocher reconstruit au XXe siècle. Selon la tradition locale, l'église s'élèverait sur l'emplacement d'un lieu de culte paléochrétien et d'un ancien site païen, mais aucune trace de ces phases antérieures n'a été retrouvée. De l'église romane du XIIe siècle subsistent principalement l'abside et les chapiteaux de l'arc triomphal ; l'abside a été démontée puis remontée lors des travaux de 1880. La nef a été agrandie et reconstruite sous la direction de l'architecte Édouard Bonnore au XIXe siècle, qui a notamment ajouté deux bas-côtés. L'édifice a été fortifié et a subi un incendie lors des conflits religieux, puis a connu un état de délabrement pendant la Révolution, nécessitant des campagnes de restauration au XIXe siècle. En 1877 la foudre endommagea gravement le clocher et fragilisa l'abside ; les travaux conduits par Bonnore aboutirent à la reconstruction et au remontage des éléments sculptés, achevés en 1882. Pendant la Seconde Guerre mondiale le clocher fut détruit et l'église endommagée ; le lambris du plafond et la voûte du chœur, détruits à cette période, ont été refaits dans les années 1960. Le clocher actuel, réalisé par l'architecte André Larcher dans les années 1950, est une tour carrée en béton ornée de claustras et de bas-reliefs dus au sculpteur Joseph Rivière. Il comprend quatre niveaux polygonaux formant une flèche et des baies percées de motifs circulaires ; la corrosion des armatures a toutefois provoqué des fissures qui exigent une restauration. Le chevet roman s'organise en neuf pans séparés par des colonnes engagées et présente trois registres : un registre médian d'arcades et de baies en plein cintre, un registre supérieur d'arcatures géminées et de fenêtres aveugles, et une corniche moulurée à modillons alternant avec des métopes sculptées. La décoration sculptée comprend des frises de billettes, de rinceaux et de fleurs à six pétales inscrites dans des cercles, ainsi que de nombreux modillons, métopes et chapiteaux dont certains historiés. Les pans du chœur, notamment les pans 1 et 2 au sud et 8 et 9 au nord, comportent des baies aveugles ornées de tympans et de chapiteaux richement sculptés ; deux tympans méridionaux se distinguent par des bas-reliefs figurant des personnages et des musiciens. Le tympan du pan 1 représente trois personnages, dont un musicien jouant du psaltérion, tandis que le tympan du pan 2 montre quatre personnages autour d'un objet sphérique dont l'interprétation reste discutée. Les autres pans du chevet offrent une variété d'iconographies romanes : animaux et créatures fantastiques, figures humaines, scènes bibliques comme la chute d'Adam et Ève, et compositions de rinceaux et d'entrelacs, certains chapiteaux ayant été restaurés au XIXe siècle. Les chapiteaux de l'arc triomphal comportent notamment une Pesée des âmes où saint Michel tient la balance tandis que des diables s'efforcent de fausser le jugement, et l'ensemble sculpté présente aussi des animaux superposés typiques de la sculpture romane du Sud-Ouest. À l'intérieur, la nef est séparée des bas-côtés par cinq arcades en plein cintre à doubles tores sculptés de feuillages, rubans et perles ; les piliers reçoivent des colonnes engagées à chapiteaux végétaux et un bandeau de rinceaux court au-dessus des arcades. Nef et bas-côtés sont couverts de lambris et éclairés par des fenêtres en plein cintre ; dans la première travée du chœur, deux portes donnent accès aux sacristies et sont surmontées de médaillons sculptés aux armes épiscopales et papales. Le sanctuaire comporte deux travées aveugles formant le chœur et conserve plusieurs chapiteaux romans malgré les restaurations du XIXe siècle. Les fonts baptismaux se situent dans le bas-côté nord et un monument aux morts occupe le bas-côté sud ; la porte d'accès est surmontée d'une tribune d'orgue accessible par un escalier en bois. L'orgue actuel a été construit en 1983 par Bernard Chevrier et inauguré le 18 juin 1983 par Louis Robillard.