Origine et histoire de l'Église Saint-Vorles
L'église Saint-Vorles, édifice roman de Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or), s'élève isolée sur un promontoire dominant l'agglomération à l'est. Son origine remonte au Xe siècle et une église antérieure abritait déjà, depuis 868, les reliques de saint Vorles venues de Marcenay. L'édifice actuel fut principalement construit sous l'épiscopat de Brun de Roucy, évêque de Langres, à l'intérieur d'un castrum. De style roman, sa façade extérieure est ornée de bandes lombardes caractéristiques. Le clocher, situé à la croisée du transept, fut reconstruit au XIIe siècle. Les chapelles qui flanquent le chœur — à gauche la chapelle Sainte-Thérèse et la chapelle du Carmel, à droite la chapelle du Rosaire — datent des XIVe et XVe siècles. En 1023, les reliques de saint Vorles furent apportées au concile d'Héry. Au premier quart du XVIIe siècle, d'importants travaux remodelèrent l'édifice : on reconstruisit la partie supérieure du clocher du massif antérieur, on remania la partie droite de ce massif, on construisit les voûtes de la nef (date 1619 sur la clé de voûte de la première travée), on exhaussa les murs des bas-côtés, on agrandit la chapelle Saint-Bernard vers l'ouest, on éleva la chapelle Sainte-Croix et l'on remania le porche, les contreforts et les fenêtres du chœur ; une petite chapelle ajoutée contre la chapelle du Rosaire servira plus tard de sacristie. En 1854 fut construite une sacristie postérieure adossée à l'abside et remaniée la chapelle Saint-Bernard, avec la réalisation d'un faux cul-de-four et de l'escalier actuel ; deux tourelles d'escalier furent élevées de part et d'autre du porche à la même époque. Une campagne de restauration entre 1927 et 1934 a notamment conduit au refaitage de la couverture en pierre plate. De 1959 à 1974, la collégiale fit l'objet d'une restauration générale qui entraîna la démolition de la sacristie de 1854, du faux cul-de-four de la chapelle Saint-Bernard et des tourelles du porche, la réfection de l'enduit intérieur, la réouverture de certaines fenêtres et la pose d'une couverture en bardeau sur le clocher du massif antérieur. D'autres travaux de restauration ont également eu lieu dans les années 1990 puis dans les années 2000. Des marques de tâcheron sont gravées sur l'empattement du massif antérieur, sur les bas-côtés et la chapelle Sainte-Croix, ainsi que sur les contreforts et les murs latéraux du porche. D'abord collégiale, l'église resta paroissiale jusqu'en 1807 ; elle ne l'est plus depuis et n'accueille plus de offices réguliers, mais elle est ouverte pour des baptêmes et des mariages. L'architecture présente une nef romane très haute à trois travées, flanquée de deux bas-côtés, débouchant sur un double transept de trois travées dont le bras nord dessert partiellement la descente vers la crypte, et se prolongeant par un chœur profond avec abside entouré de petites chapelles. La crypte abrite la chapelle Saint-Bernard aménagée au début du XVIIe siècle et un oratoire daté du IVe siècle ; elle contient une statue de la Vierge à l'Enfant, vénérée sous les titres de Notre-Dame la Grande puis Notre-Dame de Toutes Grâces en lien avec la dévotion associée à saint Bernard de Clairvaux. Le mobilier, répertorié à l'Inventaire général, comporte plusieurs pièces classées au titre des monuments historiques, parmi lesquelles figurent un diptyque de la translation des reliques de saint Vorles, une mise au tombeau de 1527, des peintures monumentales, des tableaux de la vie de saint Vorles, des boiseries d'autel et du banc d'œuvre, des dalles funéraires et un tableau de la Vierge à l'Enfant, ainsi que des stalles, une fresque murale et la polychromie de la crypte. Sur la même colline fut aussi édifié le château des ducs de Bourgogne et, au milieu de ses ruines, un cimetière est attesté depuis le XIXe siècle.