Origine et histoire de l'Église Saint-Waast
L'église Saint-Waast de Rilly-sur-Aisne, dans le département des Ardennes (France), est située rue du Lieutenant Levitte, près de la Grande Rue. Une première église a sans doute été construite au XIIe siècle ; le chœur et le transept datent du XVe siècle. L'édifice a été fortifié au XVIIe siècle avec le percement de meurtrières, et la tourelle d'escalier en briques rouges a été élevée à la fin de ce même siècle. La façade occidentale de la nef a été reconstruite à la fin du XIXe siècle. Classée au titre des monuments historiques en 1920, l'église a fait l'objet d'une restauration après la Seconde Guerre mondiale sous la direction de Robert Renard, architecte en chef des Monuments historiques. Pour les vitraux, Renard a fait appel à Jacques Le Chevallier, qui a réalisé douze verrières et un oculus en façade. L'édifice présente une nef unique ouvrant sur un transept et un chœur à cinq pans voûté sur croisée d'ogives, avec clés de voûte pendantes. Une tourelle extérieure ronde en briques abrite l'escalier menant aux combles et un petit clocher surmonte la nef à mi-longueur. L'intérieur conserve plusieurs tableaux, dont Le Miracle de saint Waast du Rémois Nicolas Perseval, une piscine du XVIe siècle et deux statues en bois représentant la Vierge et saint Vincent. On y lis aussi les dalles funéraires d'Anne Broyer, morte en 1708, et d'Antoine Pelletier, mort en 1693. Le chœur est orné de verrières : la verrière centrale figure le Christ entouré de saint François d'Assise et de saint Dominique. À droite, une verrière met en scène sainte Jeanne d'Arc en armure, accompagnée en dessous de deux enfants et d'une oie ; au‑dessus de saint Waast y sont représentés l'église de Rilly‑sur‑Aisne (anciennement Rilly‑aux‑Oies) et le monument aux morts. À gauche, la verrière associe sainte Thérèse de Lisieux et saint Louis ; le panneau inférieur montre des scènes de guerre et d'exode rappelant 1940. Aux extrémités du chœur figurent les évangélistes : saint Marc et saint Jean à droite, saint Luc et saint Matthieu à gauche. Dans le transept sud, une verrière représente la Nativité ainsi que la légende des accoucheuses des Évangiles apocryphes et l'adoration des bergers. Dans le transept nord, le thème est la crucifixion, avec saint Jean, Marie‑Madeleine aux pieds du Christ et la Vierge à gauche vêtue d'une cape bleue. Les compositions de Le Chevallier se caractérisent par un dessin géométrique marqué par les lignes de plomb ; la lumière est distribuée par des verres blancs ou pâles et la gravure à l'acide apporte des nuances dans les verres colorés. Dans la nef, deux fenêtres à droite traitent des litanies de la Vierge, et l'oculus au‑dessus du portail occidental représente l'Agneau pascal au centre d'un motif géométrique et coloré. La paroisse est liée à la légende de saint Waast : sur la voie romaine et le pont franchissant l'Aisne, entre Voncq et Rilly, un aveugle aurait recouvré la vue grâce à saint Waast, miracle qui, selon la tradition, aurait attiré l'attention de Clovis.