Origine et histoire de l'Église Saint-Yves
Ancienne chapelle du manoir de Kermartin, l'église Saint-Yves présente une nef unique de cinq travées voûtées en croisée d'ogives. La façade occidentale constitue le soubassement du clocher et le porche se caractérise par des meneaux occupant la partie haute de l'arcade. L'extrémité ouest fut remaniée au début du XIXe siècle : la façade fut entièrement refaite en 1819 en réutilisant des éléments de l'ancien clocher, notamment des balustrades et des pinacles. En 1418, la petite tour reçut une flèche et le sanctuaire fut séparé de la nef par une grille de bois sculpté ; certains éléments de ce clocher de 1418 ont été remployés dans la construction du clocher actuel. La chapelle primitive fut fondée par Yves Hélory de Kermartin sur un terrain dépendant de sa maison familiale, d'abord placée sous les vocables de Notre-Dame et de Saint-Tugdual, puis, après sa canonisation, sous celui de Saint-Yves. En 1293, Yves Hélory de Kermartin fit bâtir, sur ses fonds personnels, une chapelle qu'il dota du statut de chapellenie, dotée d'un patrimoine foncier indépendant. Les chapelains logeaient dans une maison qui leur était dédiée, surnommée la « maison des chapelains » ou chapellenie de Saint-Yves. L'oratoire primitif s'est peu à peu élargi pour devenir une église, mais de l'édifice dû à Saint-Yves il ne reste aucune trace visible ; cependant, dans le bas du côté nord de la nef actuelle subsisterait une partie du mur primitif. La chapelle actuelle est datable du milieu du XVe siècle, comme l'attestent les armoiries sur les clés de voûte, l'analyse des décors et la mise en œuvre. Devant devenir le siège d'une nouvelle paroisse au début du XIXe siècle, l'édifice fut agrandi vers l'ouest par l'adjonction d'une travée entre 1819 et 1824, travaux accompagnés de la reconstruction de la façade ouest et du clocher. Une sacristie fut construite en 1853 contre la travée de la porte de la chapellenie, côté sud. Les pinacles des contreforts et le garde-corps à la base du toit datent de 1889. De nouveaux vitraux et du mobilier complètent l'ensemble ; le maître-autel a été réalisé par Jean Larchantec de Morlaix en 1872.