Origine et histoire de l'Église Sainte-Anne
L'église Sainte-Anne est l'église paroissiale de Cazeaux-de-Larboust, en Haute-Garonne. Petit édifice de style lombard, variante du roman, elle s'est développée autour d'une chapelle du XIIe siècle composée d'une nef et d'une abside voûtée en cul-de-four, à laquelle furent ajoutés ultérieurement un bas-côté et un clocher couronné d'une flèche. L'ensemble, construit en moellons locaux, est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 19 mars 1921.
Les murs sont épaulés par des contreforts en granite qui, à l'intérieur, délimitent trois travées inégales et rappellent la fonction de refuge de la chapelle. Une étroite corniche ceint la construction sur laquelle repose une charpente couverte d'ardoises. Les seules pierres travaillées sont les colonnettes des baies du clocher et les arcs plein cintre qui les surmontent, en marbre. L'accès se fait par une unique porte protégée d'un petit auvent, au-dessus de laquelle est encastré un cippe funéraire gallo-romain réemployé comme autel votif ; deux fleurs de lys y ont été gravées.
La tour du clocher repose sur une base ancienne, massive et irrégulière, étayée par trois contreforts en granit, et s'allège par des ouvertures superposées divisées par des colonnettes de marbre ; elle porte la charpente en flèche recouverte d'ardoises. Le clocher abrite des cloches, dont la plus ancienne, datée de 1796, est classée au titre des monuments historiques.
À l'intérieur, la nef prolonge l'espace jusque sous la tour où se trouvent une tribune et les fonts baptismaux ; la voûte, qui se termine en arc brisé, et les murs sont entièrement couverts de peintures murales classées. Les ouvertures sont rares : deux petites fenêtres romanes et un oculus percé dans le mur du clocher laissent peu de lumière, et l'une des fenêtres a conservé ses peintures intérieures tandis que celles de l'abside ont été perdues lors d'un agrandissement. Le maître-autel a remplacé un ancien autel désormais relégué dans la chapelle Sainte-Anne, et le bénitier, autrefois placé au début de l'allée centrale, a été déplacé près de la porte d'entrée.
Les peintures murales, redécouvertes en 1873 sous un badigeon, sont réalisées sur un enduit rustique et, bien que d'inspiration médiévale, sont généralement datées de la seconde moitié du XVe siècle ; leur palette réduite et la sûreté du trait témoignent d'une grande habileté. Dans l'abside, au-dessus de l'autel, figure l'Assomption de la Vierge entourée des symboles des quatre évangélistes et de groupes de personnages auréolés portant des phylactères ; plus bas sont représentées la Nativité et l'Adoration des bergers ainsi que des scènes de la Passion, notamment la flagellation. La voûte sud de la première travée illustre la création et la chute d'Adam et Ève en trois tableaux, montrant la formation d'Ève, la tentation et l'expulsion du Paradis, avec des éléments symboliques comme l'Arbre de la Connaissance, le serpent et un château fort en arrière-plan. La voûte nord de la première travée montre le couronnement de la Vierge et, en dessous, le prêche et l'arrestation de saint Jean-Baptiste. La voûte sud de la deuxième travée représente la Nouvelle Jérusalem en trois zones successives évoquant le ciel et le purgatoire, avec des figures d'apôtres, de vierges portant la palme et des personnages tenant des textes de l'office des morts. La voûte nord de la deuxième travée offre la scène la plus détaillée, le Jugement dernier, divisé en trois registres : le ciel étoilé avec des anges sonnant la trompette, le monde terrestre centré sur le Christ en majesté, et la pesée des âmes par saint Michel suivie de la condamnation des damnés et de l'appel des élus. Sur les contreforts sont peints des anges, un grand saint Christophe et divers personnages invitant à l'écoute de la parole du Christ.
À gauche de l'autel se trouve une lanterne de procession en fer ouvragé datée de la première moitié du XIXe siècle, aujourd'hui en mauvais état en raison d'un équipement électrique inadapté et d'un montage précaire ; une seconde lanterne, plus petite, a disparu par vol. Le grand Christ, contemporain des fresques, porte les traces des tourments de la Passion et deux croix gravées sur les genoux ; il n'a apparemment jamais été restauré.
Plusieurs objets de l'inventaire Palissy ont été retirés des vitrines après le vol de la lanterne et placés en réserve ; la notice des monuments historiques est accompagnée d'une photographie et mentionne notamment une croix et un Christ de procession, un groupe sculpté intitulé L'Éducation de la Vierge (XVIe siècle), une Vierge à l'Enfant en majesté (XIVe siècle) et divers habits sacerdotaux des XVIIe et XVIIIe siècles. La chapelle Sainte-Anne, située à l'extrémité du bas-côté, conserve des traces de fresques détruites lors du déplacement d'un autel de style Louis XIV ; le tabernacle en bois doré, classé, est le vestige d'un retable aujourd'hui disparu. Enfin, un cippe funéraire d'époque gallo-romaine est intégré dans le mur de la façade latérale, au-dessus de la porte d'entrée.