Origine et histoire
L'église Sainte-Catherine de Grand'Rivière est un édifice catholique néo-classique du XIXe siècle situé avenue Général-de-Gaulle, sur la commune de Grand'Rivière en Martinique (parcelle cadastrale A 432). La présence d'un lieu de culte remonte à 1660 lorsque les jésuites fondent une chapelle appelée Notre-Dame-de-Bon-Port, qui resta le seul lieu de culte du bourg jusqu'en 1848 et fut desservie de façon irrégulière, deux à trois fois par an. La dédicace de cette chapelle est mentionnée dans un registre de baptêmes tenu par le père François Pierre Vidal le 26 juin 1699, et les colons du quartier en assuraient l'entretien. En 1695, le père dominicain Jean-Baptiste Labat y célébra la messe en présence du curé de Basse-Pointe, le père Breton. Grand'Rivière fut rattachée à la paroisse du Macouba en 1743 par le père Mane, supérieur des dominicains. Après l'augmentation du clergé sous le premier évêque Mgr Le Herpeur, de nombreuses chapelles devinrent des paroisses et Grand'Rivière fut érigée en paroisse en 1850 sous la protection de Sainte Catherine d'Alexandrie, puis desservie régulièrement. Des travaux d'agrandissement lancés le 18 avril 1877 et exécutés en 1878 transformèrent la chapelle en l'édifice qui subsiste. L'église et le presbytère furent en grande partie détruits par l'ouragan du 18 août 1891 ; le clocher en bois fut alors rebâti en maçonnerie avec un toit plat. Une rénovation complète conduite par Étienne Poncelet, architecte en chef des Monuments historiques, intervint en 2007 et permit le rétablissement du clocher en bois à toit pointu ; les travaux furent inaugurés le 16 juillet 2008. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 8 décembre 2009. L'église présente un plan basilical avec une nef centrale achevée par un chœur hémicirculaire, et son clocher, placé légèrement en retrait sur la gauche de la façade, est hors œuvre. La façade néo-classique, traitée sur un seul niveau, est rythmée par quatre pilastres à l'ordre toscan ; un portail central est encadré de deux niches abritant des statues et surmonté d'un grand fronton triangulaire percé d'une petite rosace. Le premier niveau du clocher reprend l'élévation de la façade ; il est coiffé d'un second niveau en lattes de bois peintes en gris, percé de baies à clair-voie sur chaque face et encadré, aux angles, par quatre pilastres à l'ordre toscan, le tout couronné d'un haut toit pointu. À l'intérieur, la nef est composée de quatre travées séparées par des piliers qui portent une voûte en berceau plein-cintre, réalisée en lattes de bois peintes en bleu. Chaque travée est percée d'une baie centrale encadrée d'un entourage en pierre grise qui contraste avec le mur blanc. La nef s'achève par une abside ouverte de deux baies au niveau inférieur et surmontée d'une fresque du Christ en gloire, peinte en 2008 par Jean-Philippe Girard sur la voûte hémicirculaire.