Origine et histoire de l'Église Sainte-Croix
L'église Sainte-Croix, située à Gannat dans l'Allier, se compose d'une nef centrale de quatre travées suivie d'une travée correspondant à la croisée de l'ancien transept, d'une travée de chœur et d'un sanctuaire polygonal ; un bas-côté enveloppe et dessert cet ensemble et comprend plusieurs chapelles d'époques diverses. Des vestiges de l'église primitive subsistent — notamment une absidiole et une partie du mur du déambulatoire avec ses colonnes et chapiteaux — et renvoient à la fin du XIe siècle. Toutefois, le style du chevet et du chœur permet aussi de rattacher certains éléments à la fin du XIIe siècle. La quasi-totalité de la nef et des bas-côtés actuels a été reconstruite au début du XIVe siècle sur les fondations de l'édifice roman. La menuiserie des portes latérales semble dater du XIVe siècle; la plupart des chapelles ont été ajoutées aux XVe et XVIe siècles, et la tour sud-ouest de la façade appartient au XVIe siècle. Aucun document précis ne relate la construction de l'église romane; elle pourrait avoir été liée à la motte du duc de Bourbon, remplacée au XIIIe siècle par le château autour duquel la ville s'est développée. La dédicace initiale à saint Saturnin est remplacée au XIIIe siècle par celle de la Sainte-Croix. En novembre 1236, l'octroi d'une charte par Archambaud VIII favorise l'organisation communale et le développement du quartier autour de l'église, ce qui a vraisemblablement motivé la reconstruction en style gothique. Une preuve de l'activité paroissiale et des travaux est fournie par un legs du 11 novembre 1296, où une dame nommée Pétronille donne cinq sous « à l'édifice de Sainte-Croix ». Les grandes arcades et les bas-côtés indiquent un début de reconstruction à la fin du XIIIe siècle, tandis que la claire-voie de la nef et les consoles portant les colonnettes engagées, supports des ogives, datent du XIVe siècle; les voûtes de la nef ont été remaniées par la suite. Des chapelles sont ajoutées du XIVe au XVIe siècle aux bas-côtés et au déambulatoire : en 1335 une donation institue une vicairie perpétuelle en l'honneur de la Vierge et entraîne la construction d'une chapelle ; la chapelle Saint-Jean-Baptiste, proche du croisillon sud de l'ancien transept, est relevée de ses ruines après autorisation le 5 mars 1505 par l'official de Clermont Antoine de Langeac. La chapelle de la Faulconnière, qui a remplacé le croisillon sud, présente une travée droite et un chevet pentagonal, et une chapelle à l'est est achevée avant 1559, date à laquelle Anne Prunier demande à y être inhumée. En 1641 la sacristie est construite contre le croisillon nord. Le 7 mars 1652, la tour située à la croisée du transept s'effondre et détruit une partie du chevet et du déambulatoire ; la reconstruction commence immédiatement. Le clocher est remplacé par une tour de façade achevée en 1659 pour un certain Potier de Riom, et l'ensemble des travaux s'achève en 1665 pour un coût de 14 500 livres. Une tribune d'orgue, recevant un instrument du facteur Paul Férat, est installée en 1880. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1910.