Origine et histoire de l'Église Sainte-Croix
L'église Sainte-Croix du Bouyssou, située au Bouyssou dans le département du Lot, est un édifice à nef unique qui s'achève à l'est par une abside en hémicycle voûtée en cul-de-four. La nef comprend deux travées : la première était voûtée en berceau ; la seconde, de plan carré, était primitivement couverte par une coupole sur pendentifs et surmontée d'un clocher, mais cette coupole a été démolie et remplacée par un plafond moderne. La travée centrale est flanquée à gauche d'une chapelle couverte d'une voûte d'arête. Tous les chapiteaux de l'église sont historiés. Le chevet présente deux types de maçonnerie : un parement en moellons grossièrement équarris, vestige d'un édifice plus ancien, et un chevet ultérieur en moyen appareil de grès. Ce premier bâtiment, peut‑être du XIe siècle, a servi de base à la construction qui a pu être menée au XIIe siècle ; la nef et le clocher-tour datent de cette campagne, comme l'attestent l'homogénéité de la mise en œuvre, des trous de boulins et des ouvertures. La première mention connue du recteur remonte à 1327 ; aucun document antérieur à 1700 n'éclaire l'histoire de l'édifice, et à cette date l'église était dans un état tel qu'aucun office ne pouvait s'y tenir. En 1835, les religieuses du couvent voisin obtinrent l'autorisation d'agrandir la chapelle sud vers l'est et d'ouvrir directement sur le sanctuaire. Le devis de 1872 précise que la nef et l'abside avaient été couverts par un plancher remplaçant les voûtes en pierre de taille, lesquelles furent reconstruites en brique sur les naissances encore existantes ; une chapelle fut ajoutée au nord et le sol de la nef abaissé pour retrouver les bases des colonnes. Un décor peint, dont une grande peinture murale du Jugement dernier sur le mur occidental, a été réalisé au début du XVIe siècle et est attribué à un atelier itinérant ayant travaillé également à Soulomès et Lunegarde. Les parties romanes de l'édifice sont classées au titre des monuments historiques depuis le 20 octobre 1923.