Origine et histoire
L'église Sainte-Élisabeth est une église catholique située 115 rue de Lannoy à Roubaix (Nord) ; elle dépend du diocèse de Lille et de la paroisse de la Fraternité. Inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2014, elle a été édifiée dans la seconde moitié du XIXe siècle lors de l'expansion économique et démographique de la ville. Le terrain fut donné en 1858 par Madame Delaoutre, née Decrême, pour édifier une église avec une école ; la proposition fut approuvée par le conseil municipal en 1859 et la première pierre a été bénie le 3 juin 1860. Conçue par l'architecte municipal Théodore Lepers et bâtie en brique, l'église fut ouverte au culte en 1863. Son esthétique combine des références romanes, gothiques et byzantines : l'extérieur est de style néo-roman tandis que l'intérieur se rattache au romano-byzantin. Elle est dédiée à sainte Élisabeth de Hongrie, patronne d'Isabeau de Roubaix, fondatrice de l'hôpital Sainte-Élisabeth en 1488. L'édifice devint l'église paroissiale des quartiers du Tilleul, du Pile, des Trois Ponts et de la Potennerie. La flèche, posée en 1877, a été démolie en 1972 par crainte des chutes d'ardoises. En raison du climat anticlérical du début du XXe siècle, l'église ne fut consacrée que le 29 juin 1933 par Mgr Jansoone, évêque auxiliaire de Lille. De plan en croix latine, l'édifice présente une façade en briques avec encorbellements de pierre calcaire et un haut clocher carré au-dessus du portail, flanqué de tourelles hexagonales ; le tympan représente le Christ trônant entouré de deux anges agenouillés portant un encensoir. L'intérieur comprend une large nef et deux bas-côtés séparés par de lourdes colonnes aux chapiteaux composites. L'orgue de tribune, posé en 1885, provient de la maison Schyven de Bruxelles ; son buffet est l'œuvre de Modeste Verlinden. Le maître-autel, riche et en marbre blanc, de style néo-roman et daté de 1897, a été réalisé d'après les dessins de Gustave Pattein pour remplacer un ancien autel de chêne ; il s'accompagne d'un banc de communion en marbre blanc offert cinq ans plus tôt par la veuve de l'industriel Alfred Motte. Pattein a également réalisé un confessionnal original qui supporte un orgue de chœur. L'intérieur est décoré de copies de tableaux de maîtres et d'œuvres de peintres roubaisiens ; l'église conserve par ailleurs un mobilier complet et des vitraux de belle facture. Témoignage d'une période cruciale de l'histoire industrielle de Roubaix, Sainte-Élisabeth illustre les transformations urbaines et culturelles de la seconde moitié du XIXe siècle.