Église Sainte-Eulalie de Montpellier dans l'Hérault

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise de style classique

Église Sainte-Eulalie de Montpellier

  • 12 Rue de la Merci
  • 34000 Montpellier
Église Sainte-Eulalie de Montpellier
Église Sainte-Eulalie de Montpellier
Église Sainte-Eulalie de Montpellier
Église Sainte-Eulalie de Montpellier
Église Sainte-Eulalie de Montpellier
Église Sainte-Eulalie de Montpellier
Église Sainte-Eulalie de Montpellier
Crédit photo : Vpe - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

L'église en totalité (cad. BX 139) : inscription par arrêté du 22 août 2016

Origine et histoire de l'Église Sainte-Eulalie

L'église Sainte-Eulalie, située au 12 rue La Merci à Montpellier au pied du Peyrou, est un édifice catholique dont l'intérêt principal porte sur sa façade du XVIIIe siècle, son grand orgue des facteurs Merklin & Schütze et un ensemble de peintures murales décoratives du XIXe siècle. Elle a été construite pour les religieux de la Merci, appelés mercédaires ou merci, ordre fondé à Barcelone vers 1218 avec le soutien de Jacques Ier d'Aragon dont la mission était de racheter des chrétiens réduits en esclavage; le nom de l'ordre renvoie à la notion de rançon ou de grâce. Les mercédaires s'installèrent à Montpellier vers 1240 et commencèrent la construction d'un couvent au milieu du siècle; la chapelle attenante est mentionnée comme achevée dans une bulle papale de 1261. Rapidement studium generale de l'ordre, le couvent accueilli des étudiants et, au fil des siècles, des institutions comme l'École de Droit à la Tour Saint-Aulary, ainsi que plusieurs confréries et une chapellenie. En 1562, l'église, le couvent et les maisons voisines furent entièrement détruits lors des violences qui ravagèrent les faubourgs, une partie des religieux étant massacrée et les survivants contraints à l'exil. Reconstituée de façon précaire au XVIIe siècle, la nouvelle chapelle fut consacrée en 1663, mais l'ordre perdit progressivement en importance en France face à d'autres congrégations ayant des missions similaires. Au milieu du XVIIIe siècle, les projets d'aménagement de la place du Peyrou entraînèrent la démolition des bâtiments antérieurs et la Province obtint des indemnités qui permirent la reconstruction d'un couvent et d'une église sur des terrains en contrebas; les travaux, engagés en 1741 par l'architecte Antoine Vier et poursuivis par Jean Dumas, aboutirent à la consécration de l'édifice en 1748. La façade, inspirée par la chapelle Notre-Dame-des-Anges de Paris, se distingue par sa porte en plein cintre, une loggia en arc segmentaire ornée d'ailerons à volutes et deux étroits corps latéraux portant les médaillons de Sainte Eulalie et de saint Pierre Nolasque; le clocher nord est une version simplifiée des clochers montpelliérains du siècle précédent. L'intérieur présente une nef à vaisseau unique de quatre travées voûtées en arêtes, éclairée par des fenêtres à arcs segmentaires, une vaste tribune à l'arrière et plusieurs chapelles latérales voûtées qui s'ouvrent par des arcs en plein cintre; la tribune et certaines installations furent conçues pour accueillir temporairement des esclaves chrétiens rachetés et des malades soignés dans l'infirmerie attenante. De l'édifice du XVIIIe siècle subsistent la façade, le clocher, la structure générale de l'intérieur ainsi que quelques éléments décoratifs comme des têtes d'anges et des motifs de style rocaille; plusieurs tableaux anciens qui ornaient l'église sont aujourd'hui au Musée Fabre. À la fin de l'Ancien Régime, la maison de l'ordre fut supprimée et l'église passa aux Pénitents blancs avant d'être dispersée et transformée pendant la Révolution en dépôt puis en distillerie; rachetée en 1803 par la compagnie des Pénitents bleus, elle fut rendue au culte et, à la demande de l'évêque, servit dès 1803-1804 de succursale de la paroisse Saint-Denis, avant d'être érigée en paroisse en 1829 et d'être finalement acquise par la municipalité dans les années 1840. La plupart des décors intérieurs datent du XIXe siècle : réaménagement du chœur sous la tutelle des Pénitents bleus, acquisition d'une relique de Sainte Eulalie, peinture de scènes hagiographiques dans une chapelle, la pose de l'orgue Merklin & Schütze en 1868, la réalisation des décors peints de la nef en 1898 et l'installation d'un maître-autel en marbre de Carrare et onyx, modifié ensuite au XXe siècle; la grille de communion a été remplacée en fonte en 2013 et les trois cloches en place datent de 1904. La porte actuelle remplace une précédente détruite lors des inventaires de 1906; d'autres adaptations et remaniements intérieurs témoignent des évolutions liturgiques et patrimoniales des XIXe et XXe siècles. Les chapelles latérales se répartissent, depuis l'entrée côté droit, en chapelle des Saintes-Femmes, chapelle de Sainte-Eulalie et Sainte-Philomène et chapelle du Sacré-Cœur, et côté gauche en baptistère, chapelle de Saint-Joseph, chapelle de la Vierge et, dans le bras sud du transept, la chapelle de Notre-Dame-de-la-Merci. Aujourd'hui intégrée à la Paroisse Cathédrale de Montpellier, Sainte-Eulalie accueille la messe selon la forme tridentine du rite romain en semaine et le dimanche, reçoit des groupes d'étudiants et du Chemin néocatéchuménal, attire chaque année des pèlerins venus vénérer la relique de Sainte Eulalie et propose des concerts d'orgue et de chant choral contribuant à l'entretien de l'instrument.

Liens externes