Église Sainte-Foy de Conques-sur-Orbiel dans l'Aude

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise

Église Sainte-Foy de Conques-sur-Orbiel

  • 9 Rue de la Vierge
  • 11600 Conques-sur-Orbiel
Église Sainte-Foy de Conques-sur-Orbiel
Église Sainte-Foy de Conques-sur-Orbiel
Crédit photo : Meria z Geoian - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1400
1500
1800
1900
2000
XIVe siècle
Reconstruction et remaniement
1854
Modification des voûtes
1871
Modification de l'abside
1913
Classement de l'abside
1913-1914
Restauration du clocher
2015
Inscription de l'édifice
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

L'abside : classement par arrêté du 22 octobre 1913. Arrêté du 12 août 2015 : est inscrite au titre des MH l'église paroissiale Saint-Michel en totalité y compris le clocher non cadastré (l'abside restant classée), telle que délimitée et hachurée en rouge sur le plan ci-annexé, située sur la parcelle AA 392 et appartenant à la commune depuis une date antérieure à 1956 (abrogé) ; L’église paroissiale Saint-Michel, en totalité, y compris le clocher non cadastré (l’abside restant classée), telle que délimitée et hachurée en rouge sur le plan ci-annexé (cad. AA 392 et parcelle non cadastrée) : inscription par arrêté du 15 décembre 2015

Personnages clés

E. Gordien Architecte responsable de la restauration du clocher en 1913-1914.
Desmarets Architecte départemental ayant modifié l'abside en 1871.
Victor Nelly Sculpteur de la statue de saint Sébastien en 1876.
Marie-Elise Gardel Archéologue étudiante l'habitat fortifié de Conques.
Caroline Serra Architecte en charge de l'étude pour l'extension de la protection de l'édifice.

Origine et histoire de l'Église Sainte-Foy

L'église paroissiale Saint-Michel, parfois appelée Sainte-Foy, se situe à Conques-sur-Orbiel dans l'Aude. Très remaniée, elle conserve des murs de la nef et un clocher d'époque romane tandis que la voûte actuelle est moderne. Au XIVe siècle, une reconstruction fut décidée et engagée par le chœur ; le plan adopté diffère sensiblement des dispositions habituellement rencontrées dans le Midi et, s'il avait été achevé, l'édifice aurait comporté trois nefs, s'inspirant du plan de Saint-Nazaire de Carcassonne. La première travée de la nef sert d'entrée par une porte latérale percée au XIVe siècle. À l'ouest, le clocher est une tour carrée percée de fenêtres en plein cintre et surmontée d'une terrasse crénelée portant une horloge ; ses parties supérieures datent de 1913-1914 et ont été réalisées selon un projet de l'architecte E. Gordien. L'édifice actuel montre un caractère gothique pour l'abside polygonale et les deux petites chapelles qui l'entourent, attribuables à la seconde moitié du XIVe siècle. La nef, de type gothique méridional, comporte trois travées et est couverte d'une charpente sur arcs diaphragmes ; elle mesure 22 mètres de long sur 10 mètres de large. La première travée accueille le portail nord dont les chapiteaux sont ornés de feuillages continus. La nef ouvre sur quatre chapelles : deux chapelles carrées ajoutées au XVIIIe siècle et deux chapelles polygonales aménagées au XIXe siècle vers l'ouest. En 1854, des voûtes de plâtre ont masqué la charpente, puis celle-ci a été restituée en 1975 après l'effondrement des voûtes; les corbeaux sont moulurés et aucune trace de peinture n'a été signalée. Le transept présente un bras nord de style gothique ; le bras sud et les dernières chapelles latérales de la nef ont été relevés dans la seconde moitié du XIXe siècle dans un style gothique visant à unifier l'ensemble. Dans la nef, deux chapelles rectangulaires créées en 1766 abritent la chapelle Saint-Sébastien, qui contient une statue de saint Sébastien sculptée par Nelly en 1876, et la chapelle Saint-Roch. Deux chapelles pentagonales ajoutées en 1864-1865 correspondent à Saint-Étienne au sud et au Sacré-Cœur au nord. L'abside à sept pans, voûtée en pierre, était éclairée par trois fenêtres jusqu'en 1871, date à laquelle l'architecte départemental Desmarets en perça deux autres ; ces baies sont formées de deux lancettes trilobées surmontées d'un oculus trilobé. Le maître-autel primitif, avancé après 1843 puis démonté en 1872, a été remplacé par un autel en marbre polychrome de Caunes daté de 1769, provenant de la chapelle Saint-Roch et placé dans le chœur en 1967. De part et d'autre de l'abside, une chapelle rectangulaire peu profonde et une absidiole pentagonale témoignent de la régularité recherchée par les architectes départementaux du XIXe siècle. Au sud, la chapelle de la Vierge, voûtée d'ogives, abrite un retable en bois peint du XVIe siècle représentant les mystères du Rosaire, classé monument mobilier en 1907 ; la chapelle Saint-Joseph, ajoutée en 1847 pour régulariser le transept, est voûtée en plâtre. Au nord, la chapelle du Purgatoire, voûtée en pierre, possède un autel en marbre noir acquis en 1860 et un décor de la même époque ; la chapelle Notre-Dame de la Miséricorde, qui suit vers le nord et pourrait être l'ancien baptistère, est voûtée en pierre avec une clé de voûte sculptée et contient une pietà de Virebent. Des traces de l'église du castrum, connue dès 1248, subsisteraient dans les parties basses des murs nord et dans un bénitier du Xe siècle à entrelacs, sujet à une étude archéologique. Le village de Conques apparaît dans les sources écrites au début du XIIe siècle avec Adhémar de Conchas, témoin dans des actes de 1134 et 1151, et au milieu du XIIIe siècle le castrum et la seigneurie, tenus en fief par Pierre de Conchis, appartiennent au roi de France en paréage avec l'abbé de Lagrasse. Le village conserve d'importants vestiges de son enceinte médiévale — tours, échauguettes, courtines — ainsi qu'un grand château seigneurial des XIe-XIIe siècles ; une étude en cours par Marie-Elise Gardel doit affiner la connaissance de cet habitat fortifié. L'abside de l'église est classée au titre des monuments historiques depuis 1913 et le reste de l'édifice a été inscrit en 2015. Seule l'abside bénéficie actuellement d'une protection renforcée ; une extension de cette protection et des travaux de restauration plus larges sont envisagés, une étude ayant été confiée à l'atelier d'architecture Caroline Serra et les interventions engagées sur le retable de la Vierge ayant souligné la nécessité de considérer l'édifice dans sa globalité, qui contient par ailleurs de nombreux objets mobiliers protégés.

Liens externes