Église Sainte-Foy de Contamine-sur-Arve en Haute-Savoie

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise gothique

Église Sainte-Foy de Contamine-sur-Arve

  • Route de la Mairie
  • 74130 Contamine-sur-Arve
Église Sainte-Foy de Contamine-sur-Arve
Église Sainte-Foy de Contamine-sur-Arve
Église Sainte-Foy de Contamine-sur-Arve
Crédit photo : Sissssou - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, 4e quart XIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise : classement par arrêté du 25 août 1909

Origine et histoire de l'Église Sainte-Foy

L'église de Contamine-sur-Arve, située dans la commune éponyme en Haute-Savoie, est une ancienne église conventuelle devenue paroissiale au XIIIe siècle. Elle trouve son origine dans une donation faite vers 1083 par les seigneurs de Faucigny, par l'intermédiaire de Guy de Faucigny, évêque de Genève, à l'abbaye de Cluny, acte qui marque la fondation d'un prieuré et la dédicace initiale à saint Pierre et saint Paul. Les comtes de Faucigny choisissent ensuite l'église comme lieu de sépulture familiale, et la donation est confirmée en 1119. Les moines clunisiens placent la prieurale sous le vocable de sainte Marie et sainte Foy, et l'édifice est reconstruit en 1295 par Béatrice de Faucigny. Deux incendies au XVe siècle endommagent partiellement les bâtiments, puis, en 1589, l'église et le prieuré sont en partie détruits par les Bernois dans le contexte des guerres de religion et des tensions autour du Faucigny. À la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe, des projets soutenus par le duc de Savoie et saint François de Sales visent à renforcer la présence catholique dans la région, notamment par la création d'une université à Thonon et par l'affectation des revenus de certains prieurés, dont Contamine, à la Sainte-Maison de Thonon par bulle papale de 1599. Pour assurer la gestion de ces établissements, saint François de Sales confie ensuite la Sainte-Maison aux Barnabites par contrat signé en 1616, avec des ressources prises en partie sur les revenus du prieuré de Contamine. Malgré la dépendance canonique au monachisme clunisien, des visites de Cluny en 1607 et 1618 constatent l'état de délabrement et appellent à des restaurations ; la confrontation entre bénédictins et Barnabites aboutit finalement, par bulle d'Urbain VIII du 22 juillet 1624 et mesures ultérieures en 1625, à la suppression progressive du prieuré clunisien et au transfert des prébendes aux Barnabites, qui prennent définitivement possession après le départ des moines bénédictins. Sous l'autorité des Barnabites, Contamine fonctionne à la fois comme couvent et comme ferme destinée à alimenter les collèges qu'ils administrent, et la restauration de l'église prieurale est achevée en 1625 ; les Barnabites conservent le prieuré jusqu'à la Révolution. Chassés en 1793, les religieux voient les bâtiments vendus comme biens nationaux : ils passent entre plusieurs propriétaires, servent à une activité textile jusqu'en 1837, accueillent les Rédemptoristes de 1847 à 1905, puis font l'objet d'une demande du conseil général en 1913 pour l'installation d'une école pratique d'agriculture, créée par arrêté ministériel en 1917 ; les bâtiments hébergent des mutilés de guerre jusqu'en 1920, et l'école ouvre en novembre 1920. L'église est rendue au culte en 1803 et l'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1909. Il subsiste peu de documents sur le prieuré clunisien fondé au XIe siècle, et les destructions de 1589 ont laissé aujourd'hui seulement une partie de l'église paroissiale et des bâtiments conventuels du XVIIe siècle. L'édifice conservé se compose d'une seule nef de trois travées inégales voûtées d'ogives quadripartites et terminée par un chevet plat ; ces trois travées ne représentent qu'une portion de l'église primitive, la première travée formant la nouvelle façade et supportant un clocher moderne en bois. L'épaisseur des murs et de puissants contreforts laissent supposer qu'un clocher en pierre existait à l'origine ; un contrefort sud est flanqué d'une demi-tourelle abritant un escalier desservant une salle située au-dessus des voûtes des deux travées orientales, où l'on voit aux baies occidentales les armes de Celse Morin, prieur originaire d'Autun et probablement constructeur de cet aménagement. Le cloître situé au nord a disparu, ne laissant qu'une porte murée donnant autrefois accès au chœur, et les bâtiments conventuels du XIIIe siècle ont été reconstruits au XVIIe siècle, puis partiellement détruits ; les éléments subsistants ont été intégrés aux installations de l'école d'agriculture.

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