Origine et histoire de l'Église Sainte-Foy
L'église Sainte‑Foy, située à Morlaàs dans les Pyrénées‑Atlantiques, est classée monument historique le 2 avril 1979. Elle est dédiée à Sainte Foy, martyre du IIIe siècle, dont la statue reliquaire se trouve à l'abbatiale Sainte‑Foy de Conques. En 1079, Centulle V, vicomte de Béarn, donne l'église en cours de construction à Cluny ; vers 1080 il fait bâtir l'édifice en guise d'expiation après la répudiation de sa femme Gilsa. Dépendante de Cluny, Sainte‑Foy se développe au moment de la réforme grégorienne et devient une étape importante du pèlerinage vers Compostelle. L'église suit un plan bénédictin avec un transept peu saillant ; la nef et les bas‑côtés sont prolongés par une abside et deux absidioles. La nef est couverte d'une voûte en bois peint reposant sur des piliers de formes variées — cylindriques, cruciformes ou octogonaux — et, à l'ouest, deux piliers massifs et un arc diaphragme délimitent un narthex qui soutenait autrefois un clocher carré effondré. Le chevet a été reconstruit peu après 1110–1120 et le portail, daté d'environ 1145–1150, présente un tympan roman de type languedocien : le Christ en majesté y est entouré des vingt‑quatre vieillards de l'Apocalypse et les apôtres figurent dans les ébrasements. Un cloître est signalé dès 1101 et fut partiellement édifié en 1409 ; le prieuré a souffert d'incendies ultérieurs et les bâtiments conventuels n'ont pas tous été relevés. Le transept a été transformé pour envisager un voûtement et un clocher a été élevé à la fin du XIIe siècle ; les grandes arcades de la nef ont été reconstruites au XIVe siècle. La façade a été modifiée au XVe siècle et un clocher‑mur a été édifié à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle (incertitude dans les sources). L'édifice fut incendié en 1520 puis complètement dévasté en 1569 par les troupes de Montgomery ; il fut interdit aux catholiques et servi de temple de 1569 à 1620. Le clocher de la croisée s'écroula en 1617 ; au XVIIIe siècle l'église, en mauvais état, fit l'objet de restaurations en 1734, 1739 et 1787. Au moment de la Révolution, l'édifice fut transformé en temple de la Raison. Des campagnes de restauration aux XIXe et début XXe siècles modifièrent notamment les voûtes, les fenêtres et le portail ; une restauration décidée par Viollet‑le‑Duc en 1857 fut achevée en 1903. Le cimetière fut déplacé en 1839 et une rénovation extérieure a été réalisée en 2010. Une crypte romane subsiste sous le chœur.