Origine et histoire de l'Église Sainte-Geneviève
L'église Sainte‑Geneviève, paroissiale d'Héricy en Seine‑et‑Marne, est dédiée à sainte Geneviève. Elle a été édifiée en plusieurs campagnes à partir de la fin du XIIe siècle et conserve, de la dernière phase, un grand vitrail Renaissance. L'édifice a été classé monument historique en 1908.
Après la fondation de l'abbaye de Barbeau en 1156 par le roi Louis VII et le développement du bourg d'Héricy, la construction de l'église commença à la fin du XIIe siècle sur un cimetière dont les fouilles du XXe siècle ont révélé l'usage dès le IIIe siècle. L'ancienne chapelle du cimetière, accolée à la première église, a été intégrée comme sacristie. Le chœur est la partie la plus ancienne ; au début du XIIIe siècle furent élevés deux ou trois travées de la nef, les deux travées orientales du bas‑côté sud et le clocher. La chapelle du Sacré‑Cœur, aménagée au XIIIe siècle, était réservée à la seigneurie de la Brosse, et la chapelle de la Vierge fut aménagée au XVe siècle pour les seigneurs d'Héricy.
À la fin du XVe et au début du XVIe siècle, avec le soutien de l'amiral Louis Malet de Graville, l'église fut agrandie et enrichie : on y construisit quatre travées de la nef, les trois travées occidentales du bas‑côté sud et le grand portail occidental, dont le décor sculpté fut détruit lors des guerres de Religion. La dernière phase de construction, à la fin du XVIe siècle, concerne le bas‑côté nord et son portail de style Renaissance.
À l'extérieur, le clocher massif, percé de baies géminées légèrement pointues et flanqué de contreforts portant sur deux étages, domine l'édifice ; les murs sont également renforcés par des contreforts. La façade occidentale présente, au‑dessus du portail principal entouré d'archivoltes et d'un tympan sans décor, une haute fenêtre ogivale ; le portail du bas‑côté nord, de style Renaissance, est encadré d'archivoltes en plein cintre et de pilastres à chapiteaux, et surmonté d'une rosace à huit lobes.
L'intérieur comprend une nef à collatéraux et un chevet plat éclairé par trois fenêtres en plein cintre ; la voûte en croisée d'ogives repose sur des arcades brisées et de grosses colonnes. Les croisées d'ogives sont ornées de clés de voûte, et dans le bas‑côté nord certaines clés sont sculptées en forme de clés pendantes. Au rez‑de‑chaussée du clocher subsistent deux culs‑de‑lampe sculptés de têtes d'hommes, vestiges de l'époque romane.
Le vitrail de la Nativité, daté du XVIe siècle et classé monument historique à titre d'objet en 1896, occupe le bas‑côté nord ; il se compose de trois lancettes trilobées surmontées d'un réseau de trois trèfles et de quatre écoinçons. La lancette de droite représente l'Annonciation, la lancette centrale l'Adoration des bergers et la lancette de gauche l'Adoration des mages ; au tympan figurent, de droite à gauche, la Rencontre à la porte dorée, la Fuite en Égypte et des anges. D'autres baies n'ont conservé que des fragments ; l'un d'eux, classé en 1944, laisse reconnaître la Présentation au Temple.
Parmi le mobilier, la dalle funéraire du XIIIe siècle d'Isabeau, épouse de Guillaume Grisart, est visible dans le bas‑côté sud : elle porte un arc trilobé, la représentation de la défunte en prière vêtue d'une cape et une inscription partiellement illisible. Une plaque en marbre du XVIe siècle commémore Nicolas Dieusit, mort en 1553, et son épouse Nicole Barbin, montrant les défunts et leurs enfants agenouillés devant le Christ en croix ainsi que les armes des deux familles. Les fonts baptismaux en pierre datent du XVe siècle.