Origine et histoire de l'Église Sainte-Geneviève
L'église Sainte-Geneviève est une église catholique paroissiale de Puiseux-en-France, dans le Val-d'Oise. Mentionnée pour la première fois en 1119, elle a été réparée et reconstruite à plusieurs reprises; l'édifice actuel présente un gothique rustique qui ne permet pas une datation précise. L'édifice a un plan rectangulaire à trois vaisseaux et cinq travées, les trois premières formant la nef et ses bas-côtés et les deux dernières le chœur entouré de deux chapelles latérales. La nef et les bas-côtés sont couverts de plafonds plats à poutres apparentes, tandis que le chœur et les chapelles sont voûtés d'ogives. La première travée du bas-côté nord constitue la base du clocher et sert de porche; la sacristie a été aménagée en retranchant une partie de ce bas-côté, réduit aujourd'hui à un couloir étroit sans fenêtres. La chapelle latérale nord est dédiée à Sainte-Geneviève et comporte des chapiteaux doriques engagés et des baies pourvues d'un remplage de type Renaissance; la chapelle latérale sud, dédiée à la Vierge Marie, a été remaniée à l'époque moderne et ses fenêtres sont postérieures. Malgré ces retouches, l'intérieur donne une impression d'ensemble assez homogène, tandis que l'extérieur apparaît plus fruste. Le clocher, curieux par sa composition, a une base flanquée de deux tourelles cylindriques coiffées en poivrière et une partie haute de moindre diamètre désaxée vers l'ouest par rapport à sa base. L'église, inscrite aux monuments historiques le 2 janvier 1976, est affiliée au groupement paroissial de Louvres mais n'accueille des messes régulières que très occasionnellement; les messes dominicales anticipées ont lieu deux fois par mois dans la chapelle Sainte-Thérèse, près de la gare de Louvres.
Implantée au vieux village de Puiseux-en-France, à environ un kilomètre et demi des nouveaux quartiers, l'église se trouve en retrait de la rue principale (RD 9z), au nord d'une petite place et à gauche de l'ancienne mairie-école, ancien presbytère. Son élévation septentrionale est la seule à donner sur la voie publique; la façade occidentale ouvre sur la cour derrière l'ancienne mairie-école devenue jardin privé, la face méridionale est enclavée dans une propriété, et un hangar agricole jouxte le chevet, si bien que l'édifice est en grande partie masqué et ne se visite pas entièrement de l'extérieur.
L'église est citée dès 1119 dans la bulle de Calixte II qui confirme des biens du prieuré Saint-Martin-des-Champs; une charte de 1361 mentionne une église Saint-Lucien à Puiseux, nomination qui pourrait résulter d'une confusion ou d'un changement de vocable. La dédicace sous le vocable de Sainte-Geneviève fut célébrée en 1578 par Mgr Henri le Meignen; la fête patronale est célébrée le 3 mai, jour de l'Invention de la Sainte Croix. Avant la Révolution la paroisse dépendait du doyenné de Montmorency, de l'archidiaconé et de l'archidiocèse de Paris, l'archevêque de Paris restant collateur de la cure; ensuite Puiseux a été intégré au diocèse de Versailles puis, à partir de la réforme territoriale de 1966, au diocèse de Pontoise correspondant au Val-d'Oise. Le développement du quartier du Bois du Coudray au XXe siècle a entraîné la construction d'une chapelle provisoire en 1947, issue d'une baraque de prisonniers récupérée, détruite par un incendie en 1964, puis remplacée par la chapelle Sainte-Thérèse consacrée en septembre 1966; ces évolutions ont contribué au recul de l'église Sainte-Geneviève dans la vie liturgique locale.
L'architecture intérieure offre des éléments gothiques mêlés à des remaniements de différentes époques; Charles Huet note que l'habillage en bois des piliers et divers badigeons compliquent la lecture du bâti. Le chœur et ses chapelles sont attribués au troisième quart du XVIe siècle en raison du profil des ogives, mais la persistance d'arches en tiers-point et quelques chapiteaux flamboyants laissent entendre une transition entre phases flamboyante et renaissante, peut‑être entre la fin du XVe et le milieu du XVIe siècle. La nef présente de grandes arcades analogues à celles du chœur et comporte, au sud, une colonne doriques dont le profil est proche des pilastres de la chapelle Sainte-Geneviève, suggérant une contemporanéité avec la construction du chœur; en revanche certaines réparations et fenêtres sud relèvent d'époques modernes. Le clocher, dont la physionomie distingue nettement la base et l'étage de beffroi et qui présente un désaxement, semble avoir été élevé en deux campagnes; sa corniche en stuc et son étage de beffroi fonctionnel ont été rapprochés par certains auteurs du XVIIe siècle comme limite haute possible. L'ensemble a bénéficié de réparations aux XVIIIe et XIXe siècles, plusieurs arcs et parties du bas-côté sud ayant dû être étayés, et l'édifice se présente aujourd'hui dans un état de conservation satisfaisant.
L'intérieur comporte des éléments remarquables de mobilier: le retable de la Vierge, dans la chapelle sud du chœur, et la cloche sont classés au titre des objets monuments historiques. Le retable, en bois taillé peint et partiellement doré, large de deux mètres et de style baroque, date du XVIIe siècle; il comprend un tabernacle avec porte ornée d'un ostensoir, des anges en bas‑relief, une statue moderne de la Vierge à l'Enfant sous un dais et deux ailes latérales richement ornées qui encadrent des tableaux représentant Notre-Dame du Mont-Carmel et l'Assomption, signés P. Sauvage. La cloche en bronze, fondue en 1793 par Gaudiveau et inscrite depuis avril 1944, porte une inscription qui la nomme « Marie Geneviève Sébastienne » et rappelle la bénédiction par François Louis Henry, curé de la paroisse.
