Église Sainte-Madeleine de Trie-Château dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique

Église Sainte-Madeleine de Trie-Château

  • 2-22 Rue des Écoles
  • 60590 Trie-Château
Église Sainte-Madeleine de Trie-Château
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Crédit photo : Davitof - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

L'église : classement par liste de 1862

Origine et histoire de l'Église Sainte-Madeleine

L'église Sainte‑Marie‑Madeleine est une église catholique paroissiale de Trie‑Château, dans le Vexin français (Oise, Hauts‑de‑France). Organisée en longueur, elle comprend un narthex roman tardif, une nef unique romane et un chœur gothique de deux travées qui a remplacé l'ancien sanctuaire roman. Le narthex, remarquable par sa façade et son ancien portail latéral nord richement sculptés, est considéré comme l'une des réalisations romanes les plus extravagantes du Vexin, et renvoie stylistiquement au croisillon nord de l'église Saint‑Étienne de Beauvais ; toutefois, seul le rez‑de‑chaussée est authentique, les parties hautes étant une réinvention néo‑romane due à Aymar Verdier lors des restaurations de 1860‑1867. À l'intérieur, le narthex n'est pas voûté et s'intègre directement à la nef, tandis que la nef elle‑même, d'intérêt limité, partage avec le narthex une charpente gothique flamboyante ornée d'une sablière sculptée et d'engoulants figurant des têtes humaines au style rustique et naïf. Un arc triomphal modeste ouvre sur le chœur gothique, unique partie voûtée d'ogives de l'édifice et présentant une architecture soignée malgré des compromis économiques visibles dans l'emploi de moellons et de colonnettes appareillées non monolithiques. Le chevet plat est éclairé par un triplet dont un ensemble analogue est exposé au Victoria and Albert Museum de Londres sous l'inventaire A.47‑1937. L'église est protégée au titre des monuments historiques par la liste de 1862.

Située place de l'Église, à l'extrémité sud‑ouest du département, l'église regarde la place triangulaire formant le centre du village et s'inscrit au croisement de la rue Nationale (RD 981) avec la rue de la Gare et la rue des Écoles ; le presbytère, voisin, ferme la perspective sur l'élévation méridionale et un étroit passage dessert la sacristie, tandis que le chevet est visible depuis le parc municipal du château. Historiquement, la nef est datée de l'époque de la fondation de Trie‑Château vers 1100, la paroisse relevant sous l'Ancien Régime de l'archidiocèse de Rouen, puis ayant été rattachée au diocèse de Beauvais à la Révolution ; au XXe siècle Trie‑Château fut le siège de la paroisse Vexin‑Nord et, après des regroupements paroissiaux, la commune fait désormais partie de la paroisse Saint‑François‑d'Assise du Vexin. Le presbytère fut habité par le vicaire jusqu'à la suppression du poste en 2018 et des messes anticipées sont encore célébrées le samedi soir.

La campagne de construction du milieu du XIIe siècle a probablement ajouté le narthex, conçu sur deux niveaux avec une tribune à l'étage destinée à la famille seigneuriale, tandis que la voûte du rez‑de‑chaussée conserve des incertitudes et que l'on ne sait pas si elle a jamais été achevée. Vers la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle, le chœur roman primitif fut remplacé par le chœur gothique actuel ; le petit clocher en charpente et le mur sud du narthex rebâti en 1720 témoignent de remaniements postérieurs. La restauration conduite entre 1860 et 1867 a davantage consisté en une reconstruction, critiquée par certains pour ses invents néo‑romans (rosace, réseau de losanges, colonnes avec griffons), mais saluée par d'autres pour la remise au jour d'ornements romains et pour la conservation d'éléments authentiques et d'incrustations. L'édifice a connu d'autres interventions : vitraux offerts dans les années 1870, remaniement de la sacristie en 1901, étaiement d'une voûte en 1943, aménagements et restaurations du chœur dans les années 1960, consolidations et réparations au cours des années 1980, et restauration de la charpente de la nef en 2011 qui a conservé et mis en place les engoulants déposés sur consoles.

Lors de la démolition d'une ancienne maison servant de presbytère en 1936, un triplet de baies romanes sculptées fut découvert et vendu à un antiquaire avant d'être acquis par le Victoria and Albert Museum, qui le date du dernier quart du XIIe siècle ; sa qualité et sa similitude stylistique avec des baies de l'église laissent penser qu'il pourrait provenir de Trie‑Château. L'édifice présente une orientation légèrement déviée pour garder la façade face à la place ; son plan reste simple et généreux pour un village, avec un narthex carré, une nef de trois travées et un chœur de deux travées sous chevet plat. Extérieurement, la façade occidentale comporte un premier niveau largement authentique, orné de colonnettes, d'archivoltes sculptées de palmettes et d'animaux fantastiques, de chapiteaux corinthiens ou à feuilles d'acanthe et de stylobates richement travaillés, tandis que la partie haute et le pignon relèvent de la réfection du XIXe siècle.

À l'intérieur, narthex et nef partagent la même corniche et la même charpente, la fausse voûte en berceau plaquée sur lattis et plâtre dissimulant la charpente en carène renversée ; la sablière sculptée et les engoulants constituent un ensemble décoratif d'un intérêt particulier. Le chœur, plus élevé à l'extérieur et voûté d'ogives, présente une architecture gothique épurée avec colonnettes appareillées, archivoltes toriques et supports disposés en rapport avec les ogives et les formerets ; les voûtes s'appuient sur des colonnettes uniques aux angles et la deuxième travée conserve une ancienne piscine liturgique et quelques niches.

Le mobilier comporte plusieurs pièces classées ou inscrites au titre des objets : une Vierge à l'Enfant en pierre polychrome datée du XIVe siècle et plusieurs peintures et statues dont certaines œuvres attribuées ou signées (notamment un Sacrifice d'Abraham par Delamot, des copies d'œuvres célèbres et des œuvres attribuées à Claude François dit frère Luc), ainsi que des tableaux classés au début du XXe siècle et inscrits plus récemment, certains étant en restauration ou disparus. L'église, inscrite et classée, constitue un témoin notable de l'art roman tardif et du gothique primitif dans le Vexin tout en portant les marques des restaurations et des usages successifs.

Liens externes