Origine et histoire de l'Église Sainte-Marguerite
L'église Sainte-Marguerite, de style baroque, se situe à Lucéram (Alpes-Maritimes, Provence-Alpes-Côte d'Azur) et est classée au titre des monuments historiques depuis le 21 septembre 1983. Une plaque en marbre encastrée dans le mur nord porte la date de 1487, indiquant le début des travaux. La construction de l'église paroissiale débuta grâce à la générosité de Jacques Bonfils et sous la conduite du prêtre Jean Bonfils. L'édifice a été élevé à l'emplacement de l'ancien château et la porte encastrée dans le mur nord provient de ce château. La construction s'est étendue sur trente-six ans et l'église fut consacrée le 20 juillet 1525. La consécration a été célébrée par Barthélemy Portalenqui (ou de Luco), évêque titulaire de Troie et coadjuteur de l'évêque de Fréjus, religieux carme. Entre 1723 et 1779 l'intérieur a été « baroquisé » et enrichi d'un décor stuqué de style rococo. Le parvis actuel date de 1926.
L'église conserve un ensemble de cinq retables ; un autre retable provenant de l'église ainsi que des éléments du retable de sainte Marguerite sont exposés au musée Chéret de Nice. Le retable de sainte Marguerite, attribué à Louis Bréa et peint vers 1498, se trouve derrière le maître-autel. À l'origine il comportait vingt panneaux et une prédelle, mais il fut disloqué en 1775 et sa partie centrale intégrée dans un cadre aux motifs baroques ; il ne compte plus aujourd'hui que dix compartiments. Les bandes latérales et la prédelle, déposées en 1763 lors de l'installation du décor baroque, sont conservées au musée Chéret de Nice. Le retable de saint Antoine de Padoue est attribué à Giovanni Canavesio et a été peint vers 1492. Un fragment du retable de saint Pierre et saint Paul, attribué à Louis Bréa et daté d'environ 1500, ne conserve que deux panneaux ; il a été restauré par le laboratoire du Louvre pour enlever une peinture qui le recouvrait. Le retable de saint Bernard de Menthon, peint vers 1490, provient probablement du même atelier. Le retable de saint Claude, classé au titre des monuments historiques, a été volé en 1991 ; il est attribué à François Bréa et daterait du début du XVIe siècle, l'inscription portant la date 1466 devant être lue 1566. Le retable de saint Jean-Baptiste, peint par Jacques Durandi vers 1450, est aujourd'hui exposé au musée Chéret de Nice. L'église conserve également d'autres tableaux et un reliquaire, et son trésor est présenté dans deux vitrines.