Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie
L'église Sainte-Marie d'Aubiac, située au cœur du bourg en Lot-et-Garonne, présente un plan en croix latine. Elle se compose d'un porche ouvrant sur la nef, d'un transept autour duquel s'articulent trois absides et d'une tour carrée au-dessus du porche, dont les caractéristiques évoquent une tour de défense. L'accès à la tour se fait par une vis logée dans une tourelle en saillie au niveau du premier étage. Le transept s'élève sur deux étages au-dessus des voûtes en cul-de-four des absides ; son premier niveau est rythmé par des colonnes aux chapiteaux sculptés. Les absides s'ouvrent sur une travée carrée voûtée d'une coupole, surélevée par un étage formant tambour. La tour-lanterne, posée sur la cella carrée soutenant les trois absides, évoque les grandes réalisations carolingiennes. La nef a été édifiée au XIIe siècle en deux campagnes. Les sources documentaires sont rares : la première mention explicite remonte au testament de Pierre de Galard en 1281. En 1317, la paroisse de Sainte-Marie d'Aubiac fut détachée de l'évêché d'Agen pour être rattachée à l'évêché de Condom ; au XVIe siècle l'église est encore un prieuré, elle est unie à l'abbaye de Clairac en 1741, puis la paroisse revient à l'évêché d'Agen en 1802. Les historiens, dont Georges Tholin et Marcel Durliat, soulignent la difficulté d'établir une histoire complète en l'absence d'archives, mais ils s'accordent sur l'originalité du chœur triconque. Pour Tholin, l'édifice remonte au commencement du XIe siècle et, selon lui, des éléments tels qu'un petit appareil à la base de l'abside septentrionale témoignent d'un substrat carolingien sur lequel une architecture romane ultérieure a été reconstruite. Durliat propose que l'architecte roman ait réutilisé les substructures d'un triconque antérieur pour édifier le chœur, en modifiant ensuite le tracé et l'axe de la nef là où elle n'existait pas. Des plans triconques comparables sont connus ailleurs, notamment à l'abbatiale de Tourtoirac (avant la destruction d'une abside en 1909) et dans d'autres églises du Grand Sud-Ouest, ce qui situe Sainte-Marie dans un ensemble de monuments régionaux partageant ce type de configuration. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1908.