Église Sainte-Marie de Bostens dans les Landes

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chemins de Compostelle Eglise romane

Église Sainte-Marie de Bostens

  • Route de Bostens
  • 40090 Bostens
Église Sainte-Marie de Bostens
Église Sainte-Marie de Bostens
Église Sainte-Marie de Bostens
Église Sainte-Marie de Bostens
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Église Sainte-Marie de Bostens
Église Sainte-Marie de Bostens
Église Sainte-Marie de Bostens
Église Sainte-Marie de Bostens
Crédit photo : Jibi44 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Moyen Age, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Clocher, choeur, chevet : classement par arrêté du 22 septembre 1916

Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie

L'église Sainte-Marie, ou Notre-Dame, se situe à Bostens dans les Landes et est considérée comme l'un des édifices romans les plus remarquables du pays de Marsan. De style roman, elle appartient aujourd'hui à la paroisse Saint-Jacques des Grands Pins et constitue une étape de la voie limousine du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Les éléments du clocher, du chœur et du chevet sont classés au titre des monuments historiques depuis le 22 septembre 1916.

La construction remonte au début de la période romane ; l'édifice primitif se présentait comme une nef rectangulaire voûtée en plein cintre, prolongée à l'est par un chœur au chevet carré, avec le clocher situé en avant de la nef. À une époque proche de la construction initiale, une seconde abside identique a été ajoutée au sud pour servir de sacristie, précédée d'une travée de basse nef. La nef a ensuite fait l'objet d'agrandissements successifs, la transformation la plus importante intervenant au XVIIe siècle lorsque la nef fut prolongée à l'ouest par une travée nouvelle précédée d'un vaste porche fermé. Ce prolongement a entraîné la modification de la partie basse du clocher qui séparait l'ancien et le nouvel édifice : les murs transversaux ont été ouverts par deux arcs soutenant la tour. L'ouverture a fait disparaître une disposition difficile à reconstituer : au‑dessus du plancher recouvrant la partie basse du clocher, trois petites voûtes retombaient sur des arcs longitudinaux dont les pieds-droits pouvaient descendre au sol ou s'appuyer sur un mur portant le plancher d'une tribune, dont le dessous aurait formé le porche.

Le clocher présente un étage supérieur ajouré de baies géminées ; il devait être initialement couvert par une toiture en dalles, remplacée plus tard par un étage crénelé. Au XIVe siècle la tour a été surélevée pour atteindre 19 mètres et aménagée en tour de guet. À son premier niveau, des chapiteaux sculptés ornent les ouvertures en plein cintre et figurent des personnages symboliques dans un décor végétal : à l'est, un groupe de personnages disposés deux par deux, parfois la tête en bas, semble se tourner vers le ciel ; un personnage central, jambe pliée, expose sa nudité et est entouré de deux couples en lutte contre les tentations. Au sud, des animaux quadrupèdes et des oiseaux s'affrontent ; à l'ouest la face intérieure porte la tête d'un personnage au‑dessus d'éléments végétaux tandis que la face extérieure n'offre que motifs végétaux ; au nord un orant sculpté se trouve dans une arcade de forme végétale, accompagné d'un quadrupède.

Les modillons soutenant la corniche des murs goutteraux sont décorés de personnages, d'animaux et de formes géométriques ; au sud, un homme en position de retournement reprend le thème du salut, et au nord un animal tirant la langue symbolise la parole, ses bienfaits et ses dangers. Le portail en plein cintre, protégé par un auvent, ouvre sur un second porche ; au‑dessus de la porte en chêne est fixé un chrisme accompagné des lettres alpha et oméga et des mots pax, lux, rex et lex, renvoyant aux attributs du Christ. Une voûte en berceau conserve les traces d'un Christ en majesté peint au XIIIe siècle.

À droite, l'autel de la Vierge réunit des éléments de remploi, dont un tabernacle du XVIIe siècle dissocié : la scène de l'Annonciation est séparée en deux par l'armoire eucharistique, Marie figurant sur le panneau gauche et l'archange Gabriel sur le panneau droit, entourés d'anges et d'ornements, tandis qu'au‑dessus le tableau représente l'Assomption accompagnée de l'inscription latine Veni columba mea, veni coronaberis. Lors des travaux de restauration de 1960, des peintures ont été mises au jour sur les murs de la nef, la voûte et le mur est, mais elles ont été détruites avant la fin des travaux et l'ensemble du mobilier liturgique a été enlevé, la chaire étant le seul élément conservé. Dans la nef, une chaire en calcaire lacustre du XVIIe siècle témoigne de l'importance accordée à la prédication ; le fût d'une colonne romaine en marbre vert sert aujourd'hui de bénitier. À l'entrée de la nef, une double arcade formant une travée sous le clocher a été reconstruite en 1960 à partir des éléments restants.

L'édifice apparaît sous les noms Ecclesia Sancta Mariae de Balestano seu de Bausten et la tradition populaire associe à la fontaine dite de la peur (houn de la pau en gascon) des vertus curatives contre la peur. En 988, Guillaume Sanche, duc de Gascogne, fit don de l'église primitive à l'abbaye bénédictine de Saint-Sever, qui contrôlait alors un tronçon de la voie limousine, et dès le XIIe siècle l'abbaye et les besoins de la population ont conduit à des transformations, dont la construction d'une chapelle sud et d'une tour à l'ouest s'appuyant en partie sur la nef primitive. La tour, le porche, les modillons et l'intérieur constituent les principaux éléments remarquables de l'édifice.

Liens externes