Origine et histoire de l'Église Sainte-Marie
L'église Sainte-Marie se situe au centre du village de Coustouges, dans le Vallespir, département des Pyrénées-Orientales en Occitanie. Elle est aujourd'hui l'église paroissiale de la commune ; autrefois, elle dépendait d'un monastère bénédictin. L'édifice a été inscrit sur la liste des monuments historiques de 1840. Le village se trouve à l'extrémité du vallon de Saint-Laurent-de-Cerdans, sur une route de passage vers l'Espagne, très fréquentée au Moyen Âge en direction de Maçanet de Cabrenys. Aux XIXe siècle, des auteurs comme Prosper Mérimée et Isidore Taylor attribuèrent une origine antique et des destructions successives de l'église, évoquant notamment le pape Damase Ier, les Wisigoths et les Arabes, ainsi qu'une reconstruction au IXe siècle ; ces récits ont depuis été considérés comme légendaires, faute de textes anciens et en raison des éléments fournis par l'étude architecturale, les seuls vestiges romains repérés sur la commune étant des monnaies. Les premières attestations documentaires datent du haut Moyen Âge : Coustouges apparaît dans un acte de 936, et l'église est mentionnée pour la première fois dans un testament de 979 par lequel Miron, comte et évêque, lègue la dîme perçue sur l'alleu de Coustouges à l'abbaye Sainte-Marie d'Arles. L'alleu et son église furent ensuite transmis à des seigneurs locaux avant d'être confirmés à l'abbaye d'Arles, possession attestée notamment par une bulle pontificale de Serge IV en 1011. L'édifice actuel a été entrepris par l'abbaye d'Arles, qui en conserva la propriété jusqu'à la Révolution ; il remplace une construction plus ancienne et a été consacré le 26 novembre 1142 par l'évêque d'Elne Udalgar de Castellnou, en présence de l'abbé d'Arles Raymond Ier. En 1291, l'abbé Raymond II d'Esbac y établit un curé, ce qui semble marquer un développement de la vie paroissiale. L'église présente une nef unique voûtée, renforcée par des contreforts, et un plan intérieur composé de la nef et du chœur prolongé par une abside semi-circulaire. Le portail, richement sculpté dans le style roman, précède une porte d'entrée en fer forgé attribuée au XIIe siècle ; le clocher se présente sous la forme d'une tour carrée. Une grille remarquable du XIIe siècle ferme la porte du presbytère et l'église conserve une Vierge de l'Espinàs datée du XVIIe siècle. Il est signalé que le clocher serait surmonté d'un paratonnerre radioactif de type Hélita, mentionné dans la base de données INAPARADS.